Caresser le velours ---- Sarah Waters
Nancy est une jeune écailleuse qui travaille dans le restaurant de ses parents dans un petit village côtier du Kent. Mais sa passion est le music-hall et elle adore aller à la ville d'à-côté pour assister à des spectacles. Lors d'une de ces soirées, un des numéros à l'affiche est mené par Kitty, une jeune fille jouant le travesti. Attirée par cette chanteuse étrange, Nancy finit par lier connaissance et devient peu à peu son habilleuse jusqu'au jour où l'agent de Kitty lui trouve un contrat sur Londres. Les deux jeunes femmes montent donc à la capitale et Nancy finit par intégrer elle aussi le numéro en jouant le travesti à son tour. C'est un succès. Un soir, au retour d'une des nombreuses fêtes arrosées qu'elles fréquentent, elles finissent par s'avouer leur amour. Nancy est très heureuse mais Kitty assume mal son homosexualité et décide de se ranger en épousant son agent. Nancy, le cœur brisé par la trahison de son amante, se retrouve sans le sou dans la grande ville …
Deuxième roman que je lis de cette auteure, j'ai relativement bien aimé malgré une irritation grandissante envers l'héroïne, surtout dans le dernier tiers du livre. L'époque m'a beaucoup plu et le traitement de l'homosexualité dans l'univers victorien est très intéressant mais je ne sais pas trop où s'arrête la réalité et où commence l'imagination car il semble que les femmes ayant des penchants pour les autres femmes étaient très nombreuses ! Le vocabulaire utilisé est parfois un peu désuet pour mieux coller à l'ambiance et plonger le lecteur dans l'époque. Les rebondissements s'enchaînent : découverte de l'homosexualité de l'héroïne, vie d'artistes de théâtre, trahison, mendicité, prostitution, … tout y passe mais j'ai souvent trouvé l'héroïne pas très futée et elle méritait souvent ce qui lui arrivait car elle avait tendance à ne penser qu'à elle pendant tout le roman. Les gens qui gravitaient autour n'étaient là que pour la servir ou la sortir des faux pas dans lesquels elle s'était mise et dès qu'ils ne lui étaient plus d'utilité, elle les laissait tomber. C'est vraiment la seule chose qui m'a déplu dans le roman, qui se lit très vite malgré ses presque 600 pages.