Quelques-uns des cent regrets ---- Philippe Claudel
Un homme, le narrateur, revient dans le village de son enfance lors de la mort de sa mère. Les pluies soutenues ont fait déborder la rivière et les villageois doivent se déplacer comme ils peuvent. La vie semble être figée sous cette pluie incessante et ce ciel gris. L'homme descend au seul hôtel existant et retrouve ses souvenirs d'enfance : ses grand-parents maternels, morts depuis un moment et qu'il n'a fait qu'entrevoir au détour de ses balades de petit garçon, sa mère, fille seule avec un enfant mais qui restait digne sous le regard des autres villageois. Mais ces réminiscences l'amènent aussi à réfléchir aux raisons de son départ précipité et au fait qu'il n'a jamais revu sa mère depuis …
J'avais attaqué ce roman de Philippe Claudel avec joie et impatience mais j'ai été assez déçue de cette lecture. Bon, je pense qu'il est très dur d'enchaîner après La saga des émigrants (même si j'ai lu un petit livre entre temps, qui ne m'a pas plu du tout) et ce livre en a sûrement pâti ! Je n'ai pas réussi à maintenir mon intérêt dans les personnages. L'atmosphère lourde et pesante ressemblait peut-être trop au temps grisâtre que nous avons en ce moment et j'avais sans nul doute envie d'une lecture plus légère. Pourtant la plume de l'auteur est toujours aussi belle et pudique et décrit les émotions des personnages avec justesse, mêlant nostalgie, culpabilité, déceptions et questionnement sur les origines du narrateur. Il m'a semblé que la première partie de l'histoire se traînait en longueur mais j'ai quand même eu un petit sursaut vers la moitié du livre et j'ai bien aimé la deuxième partie, peut-être parce que Claudel se concentre alors plus sur le narrateur qu'avant et que j'ai pu enfin sentir un lien émotionnel ténu se créer entre lui et moi. La fin ouverte est vraiment parfaite mais cela n'a pas été suffisant pour faire de ce livre une excellente lecture. Mais c'est plus du à mon humeur du moment qu'autre chose !
L'avis enthousiaste de BelleSahi (s'il y en a d'autres, signalez-vous, j'ai cherché mais je n'ai pas trouvé !).