Les tondeuses à gazon ---- Stephanie Doyon

Dans la petite ville de Cedar Hole, les évènements d'importance sont plutôt rares. Les habitants se connaissent pratiquement tous et ne semblent pas vouloir changer leurs manières de vivre. Ils semblent se contenter de ce qu'ils ont, même si ce n'est pas grand chose. Spud Pinkham, petit dernier d'une famille et tyrannisé par ses nombreuses sœurs, essaie de faire de son mieux mais ne se fait jamais remarquer, sauf pour des bêtises qui lui sont parfois injustement attribuées sous prétexte que c'est un Pinkham et que rien de bon ne peut sortir de cette famille. Dans la même classe se trouve Robert Cutler, fils d'ouvriers, brille à l'école et se fait remarquer dans la ville par sa politesse et sa serviabilité. Vient alors le jour du concours des tondeuses à gazon où les deux garçons se sont inscrits et la concurrence va être rude car Robert a déjà gagné plusieurs années d'affilées …

La quatrième de couverture déclare que c'est un roman plein d'humour et j'avoue que je n'ai pas vu où était cet humour ou bien alors, ce n'est pas mon genre d'humour et c'est pour cela que cette lecture ne m'a pas poussé à sourire. On découvre la vie d'une petite ville qui se sent écrasée par ses voisines et qui n'essaie pas de sortir de cet état d'inferiorité. Les habitants, savoureux seconds roles, sont eux aussi en plein marasme et chacun a ses travers et ses qualités mais ces dernières ne semblent jamais suffisantes pour s'en sortir et avoir une vie meilleure. On va suivre le parcours des deux garçons que rien ne prédestinait à une vie particulière ou exceptionnelle mais le plus étonnant, c'est qu'on va aussi suivre la vie de la famille qu'ils vont créer à l'âge adulte, ce qui n'est pas suggéré dans le résumé. D'ailleurs, le premier tiers du roman parle des jeunes garçons puis le deuxième tiers alterne la vie de leurs familles avec des flash-back sur ce qui s'est passé depuis leur sortie de l'école et le dernier tiers se concentre uniquement sur le devenir de leurs familles. L'ensemble est assez agréable et la vie de province est particulièrement bien décrite mais j'ai trouvé qu'il en ressortait plutôt une impression de tristesse. Pourtant, les péripéties s'enchaînent et certaines sont vraiment extravagantes mais le tout donne dans la monotonie propre à la ville malgré des touches positives. De même, certains personnages sont montrés de façon négative alors qu'on peut leur trouver des côtés positifs mais l'auteure les tourne de façon à ce qu'ils deviennent des problèmes (je pense à la femme de Robert par exemple, qui est montrée comme une femme limitée et jalouse alors qu'elle a des circonstances atténuantes mais qui ne sont jamais vraiment mises en valeur dans l'histoire). J'ai terminé ce livre avec une impression mitigée, on veut savoir ce qui va se passer et donc on continue de tourner les pages mais j'ai parfois eu du mal à accrocher à la façon de traiter certains personnages qui m'a laissé un goût un peu amer.

L'avis de Cuné.

Comments

[Joelle]

Cuné, c'est tout à fait ça ... je cherchais un mot qui pourrait correspondre mais tu l'as trouvé !

[Cuné]

Plus désenchanté qu'amusant, oui, sans aucun doute !

[Joelle]

Anne, habituellement, je ris facilement même avec de l'humour noir mais là, j'avoue que je n'ai pas bien vu où c'était amusant :) Ces pauvres personnages qui se débattent dans leur médiocrité, c'est plutôt triste !

[Anne]

Souvent, comme toi, les romans "plein d'humour" me semblent plus triste que droles...
Par contre, je me montre très "bon public" avec ceux qui arrivent à me faire rire;-)
Bon dimanche!