Un peu de respect, j'suis ta mère ! ---- Hernán Casciari
Mirta, la cinquantaine, vit à Mercedes, non loin de Buenos Aires et décide en septembre 2003 d'écrire un blog sur sa vie et celle de sa famille très originale pour le moins : son mari ne lui parle presque jamais et quand c'est le cas, ce n'est pas pour lui faire des compliments, son fils aîné hésite encore concernant son orientation sexuelle, son deuxième passe son temps à fumer des joints et à courir après les filles et sa petite dernière, malgré ses 14 ans, sait comment aguicher les garçons. Et c'est aussi sans compter le grand-père, qui n'est pas le dernier à faire des bêtises …
Le titre et le concept de ce livre avaient tout pour m'attirer et je dois dire que je n'ai pas été déçue ! Après un début pas piqué des vers vu le langage et le comportement des membres de cette famille qui risque d'en dérouter plus d'un, voire même de les faire fuir, j'ai découvert un pan de la vie en Argentine, dans une petite ville de province et le moins qu'on puisse dire est que cette famille Bertotti est vraiment loufoque et bizarre à tous les points de vue. Seule la mère, narratrice du blog, semble garder les pieds sur terre et se lamente sur les frasques de sa famille. Le langage est souvent cru, les gros mots sont légion, rien n'est édulcoré et les situations sont abracadabrantes mais hilarantes. C'est complètement déjanté mais cela m'a fait souvent rire aux éclats. Mais au fil des billets de Mirta, on tombe par moments sur un billet attendrissant qui fait monter les larmes aux yeux : elle y parle du fait de vieillir, de voir grandir et partir ses enfants, de la difficulté de l'absence de tendresse, de l'importance de la famille, de la maison familiale qui contient les souvenirs de chacun … Ces petites touches légères d'émotion ont donc amplement contrebalancé le côté parfois "too much" des Bertotti et font que cette lecture me laissera probablement un excellent souvenir en plus de m'avoir fait passé un très bon moment de détente. A noter que ce roman est une fiction, d'abord sorti sous forme de blog en Argentine sans que l'auteur ne révèle qui il était (le blog et Mirta ont donc reçus beaucoup de commentaires avant que le public apprenne que la famille Bertotti n'étaient qu'une invention de Hernán Casciari).
L'avis de Clarabel.