Le phalanstère du bout du monde ---- Corbeyran et Bouillez
Le petit Jean, 7 ans, est amené par ses parents dans un pensionnat peu commun, perdu au bout du monde. Le petit garçon n'est pas rassuré, surtout qu'on ne lui donne aucune explication sur sa présence dans un tel lieu, que les repas sont tous les mêmes et plutôt infâmes, et que les cours s'effectuent pendant que les enfants rament pour fournir l'électricité qui éclaire la salle …
J'avais été attirée par le dessin noir et blanc très particulier de cet album (et aussi un peu par le titre très mystérieux !). Je dois dire que, côté dessins, je n'ai pas été déçue : ce noir et blanc est aussi bien utilisé pour donner des images positives (dessin noir sur fond blanc) que négatives (dessin blanc sur fond noir, ce qui est nettement moins courant). Je précise cette notion d'utilisation des noirs et blancs parce que je ne veux pas qu'on confonde le positif et le négatif physiques des images avec ce qu'elles peuvent véhiculer comme atmosphère, qui, elle, se révèle tout le temps angoissante et oppressante ! Le lieu dans lequel Jean a atterri est glauque au possible, avec peu d'espoir d'évasion et on se demande pourquoi un tel endroit existe. Mais, même si l'histoire est intéressante et bien menée, je n'ai pas totalement accroché à l'ensemble, trop de choses me semblant rester en suspens, trop de questions sans réponses, même si je suis convaincue que tout cela est totalement voulu par les auteurs. En bref, ce fut une lecture un peu frustrante pour moi malgré une qualité indéniable au niveau graphisme et inventivité.