Mourir partir revenir, le jeu des hirondelles ---- Zeina Abirached
Dans le Beyrouth en guerre des années 1980, la vie s'organise comme elle peut. Les familles barricadent leurs appartements et se regroupent, pendant les bombardements, dans les zones les plus sûres des immeubles. Pour la jeune narratrice, cette zone sûre est l'entrée de l'appartement de ses parents et quand ceux-ci se retrouvent bloqués lors d'une visite à la grand-mère maternelle, les voisins sont là pour prendre le relais et s'occuper des enfants et les rassurer …
J'avais aimé "Je me souviens" de Zeina Abirached où elle racontait une série d'anecdotes sur la guerre du Liban. On retrouve son dessin typique dans cet album qui parle à nouveau de la guerre mais qui s'attarde plus sur les personnages, leur vie et leurs espoirs. Il n'y a plus de surprise car on retrouve certaines des choses abordées dans l'autre album mais le côté humain est intéressant. J'ai particulièrement aimé découvrir la vie de la servante Anhala, que j'ai trouvé assez dure. Cette dame a l'air très dévouée et gentille et cela m'a un peu choquée de voir l'attitude de ses employeurs alors qu'elle a passé plus de 60 ans de sa vie avec eux. Chucri, le fils de la concierge de l'immeuble est aussi très sympathique, avec la fougue de la jeunesse alors que Monsieur Ernest, un professeur, est le personnage le plus renfermé avec un petit côté très aristocrate et désuet qui m'a amené quelques sourires (surtout quand il joue avec sa moustache pour dissimuler ses sentiments). Certains dessins jouent sur des différences subtiles dans le regard ou les attitudes mais c'est parfois un peu trop long, même si cela sert à représenter l'attente et l'angoisse de ces personnes lors des bombardements. J'ai peut-être légèrement moins aimé que ma découverte de cette auteure avec "Je me souviens" car j'y ai trouvé plus de répétitions et moins de diversité mais cela reste néanmoins un excellent album pour découvrir la guerre au Liban.