Féroces ---- Robert Goolrick
Robert appartient à une famille du Sud des Etats-Unis assez typique des années 50. Sous des dehors parfaits, son père et sa mère, couple rêvé par excellence, reçoivent souvent des amis et tout est prétexte à boire des cocktails aux noms maintenant oubliés. Les enfants Goolrick semblent heureux et bien élevés et ne manquent de rien mais sous le vernis de la perfection se cache des secrets inavouables et des blessures profondes …
Vous avez déjà du remarquer que j'avais une passion pour la littérature américaine et ce roman autobiographique était non seulement dans ma liste à lire mais aussi dans la liste de la rentrée littéraire du club lecture. Après lecture, ma première réflexion fut de trouver le titre français vraiment pas terrible (comparé au titre original, qui peut se traduire par La fin du monde tel que nous le connaissons). On pourrait supposer que la famille Goolrick est féroce mais je l'ai surtout trouvé cruelle et égoïste … enfin, je parle ici des parents. L'auteur décrit sans concession ni pathos son enfance dans les années 50 mais il y mélange des pans de sa vie d'adolescent et d'adulte car tout est lié et si le texte semble parfois passer du coq à l'âne en changeant d'époque, je ne m'y suis jamais perdue. Toutes ces petites tranches de vie sont très représentatives d'une époque, d'une certaine strate de la société, sont parfois en couleurs, parfois amusantes mais surtout souvent empreintes à la fois de nostalgie et de douleur. Car de la douleur, il y en a, et beaucoup en plus. L'auteur va révéler, dans le dernier tiers du livre, le secret inavouable qui a provoqué « cette fin du monde tel que nous le connaissons », marquant à jamais l'auteur, faisant de lui ce qu'il est, un homme pour qui le bonheur semble inaccessible et qui pourtant continue d'avancer. C'est un livre poignant et fort, un témoignage dont j'ai particulièrement aimé le dernier chapitre, même si j'ai eu une petite baisse d'intérêt vers le milieu de ma lecture, trouvant par moments que les anecdotes décrites tournaient parfois un peu toujours autour du même thème.