Toute la poussière du chemin ---- Jaime Martin et Wander Antunes
La crise de 1929 a frappé durement les Etats-Unis et plus particulièrement les états du Sud. Tom se retrouve sur la route, à aller d'une ville à l'autre le ventre vide, dans l'espoir de trouver un travail et de quoi manger. C'est en se dirigeant vers la voie ferrée pour sauter dans un train de passage qu'il rencontre un gamin tout seul qui veut faire un bout de chemin avec lui mais Tom préfère être seul …
Cette fois, ce n'est pas le dessin qui m'a poussée vers cet album mais bel et bien l'histoire qu'il raconte et la période décrite. Avec une ambiance digne des Raisins de la colère, on découvre une Amérique en proie à la violence, la cruauté, l'égoïsme, l'intolérance avec trop rarement des petites touches de bonté et de solidarité. La vie de ces pauvres gens itinérants qui se sont retrouvés sur les routes sans un sou est décrite sans concession mais il fallait un fil conducteur pour entrainer l'histoire et c'est le gamin du départ qui va le devenir car Tom, après l'avoir repoussé, passera son temps à le rechercher et cela lui permettra d'avoir affaire à différentes personnes, de façon à montrer ce qu'était la vie à cette époque, dans toutes les strates de la société, en campagne comme dans les petites villes. J'ai trouvé le graphisme trop « peu travaillé » à mon goût, un peu trop simpliste, surtout au niveau des personnages et pourtant, au niveau décors, cela semble juste dépouillé comme il faut, ce qui fait que j'ai réussi à passer outre mon peu d'attirance. Ce n'est pas une histoire qui fleure bon l'optimisme car tout y est sombre et triste et les gens malheureux ou bien cruels mais le développement du personnage principal, Tom, est très bien mené et intéressant et c'est une lecture passionnante qui fait réfléchir les lecteurs sur l'attitude qu'on peut avoir en temps de crise et qui permet de revisiter une page de l'Histoire.