Journal d'une bipolaire ---- Emilie Guillon, Patrice Guillon et Sébastien Samson
Camille décide, avec l'aide de son père qui travaille dans le milieu de la bande dessinée, de faire un album sur sa maladie : la bipolarité. La jeune femme semblait pourtant aller bien jusqu'à son retour de vacances au Canada en 2001, où elle a laissé son petit ami québécois derrière elle. Celui-ci n'arrête pas de lui demander de revenir, jouant sur sa tristesse mais Camille, qui a repris ses études de droit à la rentrée, ne sait plus ce qu'elle doit faire. S'ensuit alors une crise d'angoisse et c'est le début de la descente aux enfers …
Je suis très intéressée pour en apprendre plus sur les maladies méconnues et comme j'ai déjà eu l'occasion de lire des romans ou de voir des films sur la bipolarité, j'étais maintenant très tentée pour découvrir ce témoignage sous forme de roman graphique. Emilie s'est associée avec son père et un dessinateur pour raconter (en devenant Camille dans l'histoire) ce qu'elle a vécu (et ce qu'elle continue à vivre vu qu'il n'y a pas de guérison). J'ai bien apprécié les dessins qui, avec leur aspect tout en rondeur, allègent l'atmosphère (on s'attendrait plus à voir ce style dans une BD jeunesse). Mais malgré leur aspect léger, ils arrivent malgré tout à faire passer la détresse et la douleur de Camille et de ses proches. Par contre, je n'ai pas complètement adhéré à la façon de présenter l'histoire. Il semble que les équipes soignantes et les médecins n'aient pas réussi à poser un diagnostic facilement, ce qui jette forcément un doute pour la suite sur la façon de traiter la maladie. En plus, malgré tout mon bon vouloir, je n'ai pas réussi à trouver Camille attachante et j'avais beau me dire que c'était la maladie qui la rendait ainsi, je n'ai pas pu m'empêcher de relever des détails la « desservant » (comme le fait qu'elle n'est mal qu'au moment d'aller en cours ou d'aller travailler, jamais au moment de sortir entre amis ou de partir en vacances … on peut comprendre que certaines situations soient plus génératrices de stress que d'autres mais bon, l'impression est quand même là malheureusement). J'ai trouvé aussi qu'on s'attardait peut-être un peu trop sur certains détails (comme justement les soirées entre amis) et pas assez sur la maladie en général. Du coup, je n'ai pas appris grand chose de nouveau en lisant cet album et je ne comprends pas mieux les conditions de vie de ces malades, ce qui s'est révélé assez décevant au final.
Lu dans le cadre du challenge Women BD.