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23 septembre 2011

L'homme qui haïssait les femmes ---- Elise Fontenaille

LhommequihaissaitlesfemmesAu Québec, le 6 décembre 1989, un jeune homme pénètre dans l'enceinte de l'école Polytechnique. Il fait irruption dans une salle de cours et tue toutes les jeunes femmes de la pièce. Il va ensuite continuer le massacre dans le reste de l'école, accusant les femmes de féminisme forcené, tuant 13 étudiantes et une secrétaire avant de se tirer une balle dans la tête …

J'avais beaucoup aimé Les disparues de Vancouver de cette auteure et quand j'ai vu qu'elle avait écrit un nouveau livre sur un fait réel s'étant déroulé au Canada (et plus précisément au Québec), j'ai tout de suite été intéressée. Mais là, j'ai des sentiments plus mitigés au sujet de cette lecture. Tout d'abord, contrairement aux disparues de Vancouver où l'enquête est restée dans le flou créant ainsi une sorte de mystère, là, dans le cadre de la fusillade de Polytechnique, on sait qui est le tueur. Seules ses motivations peuvent donner matière à réflexion et à discussion. Et puis, pratiquement dès le début du livre, l'auteure déclare que ce massacre est le premier de cette ampleur en Amérique du Nord ! Si elle avait dit au Canada, j'aurais été d'accord (et encore, ce n'est pas la première fusillade dans une école canadienne mais elles ont fait moins de morts) mais pour l'Amérique du Nord, je ne le suis pas : spontanément, sans réfléchir, je pense déjà au tireur embusqué dans la tour de l'horloge à l'université du Texas en 1966, qui avait fait 16 morts et une trentaine de blessés ! Donc, commencer un livre par une erreur flagrante n'augure rien de bon pour le reste … on est alors en droit de se poser la question sur la justesse des autres faits. Bon, ce n'est pas non plus un essai mais bien un roman, les noms ayant été changés. L'essentiel du livre se concentre sur la vie de ce jeune meurtrier et les raisons qui ont poussé le tueur à cette tuerie mais elles ne m'ont pas convaincue. J'ai surtout trouvé leur intérêt à mettent en lumière l'histoire du féminisme au Québec et la montée du masculinisme (le tueur a été considéré comme un martyr par ce mouvement voulant contrer le féminisme). Et puis, j'ai quand même un peu eu la sensation que l'auteure voulait me convaincre de certaines choses, de me faire choisir mon camp et cette absence de neutralité m'a un peu déçue … j'aurais probablement préféré un livre moins engagé dans une certaine voie. Sinon, l'auteure parle un peu des conséquences sur les survivants de la fusillade et là, je dois dire que c'est plutôt réussi. Mais dans l'ensemble, malgré un sujet plutôt méconnu de ce côté-ci de l'Atlantique, j'ai peu appris sur ce massacre et j'ai trouvé l'ensemble trop didactique.

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Commentaires
J
Lou, moi aussi, j'avais énormément le livre de Decoin (le titre était du genre Est-ce ainsi que les femmes meurent). Et toujours dans la même collection, mais d'Elise Fontenaille, j'avais aimé Les disparues de Vancouver ! Bah, on ne peut pas gagner à chaque fois ;)<br /> <br /> Suzanne, c'est un sujet sensible et je comprends que tu ne sois pas tentée !
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S
Ah bien tant mieux alors mais je ne crois pas que je le lirai.
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L
J'avais hésité à le lire... j'avais beaucoup aimé un autre livre de cette collection, par Didier Decoin... je n'arrive plus à retrouver le titre mais c'était l'histoire de cette fille (de mémoire Kitty Genovese) tuée devant chez elle avec de nombreux témoins et personne pour appeler la police.
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J
Gambadou, et ce n'est même pas un pavé ;) <br /> <br /> Mammig, j'ai lu quelques-uns de ses romans jeunesse et deux de ses romans adultes et je préfère la seconde catégorie pour l'instant. Mais j'y ai retrouvé le même problème à mon goût : ce n'est pas assez fouillé dans les deux cas ;)
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M
étonnant scénario, une auteure à découvrir pour moi
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