Désolations ---- David Vann
Irene, retraitée depuis peu, et son mari Gary vivent sur les rives du lac Skilak, en Alaska. Leurs deux enfants, Mark et Rhoda, sont maintenant grands et ont quitté la maison, même s'ils n'habitent pas très loin. Mais Gary a toujours rêvé de bâtir une cabane dans un coin isolé et il a acheté un bout de terrain sur une île du lac, Caribou Island, où il espère réaliser son fantasme de nature et de solitude. Aidé par sa femme et en dépit des conditions météo peu clémentes, il commence à amener les matériaux nécessaires à la construction mais Irène s'enrhume sous la pluie, ce qui va lui déclencher des migraines terribles, dont personne, hormis Rhoda et bien sûr la malade elle-même, ne semble se soucier …
Je ne pensais pas forcément lire ce livre si tôt vu que je n'étais pas pressée de le trouver mais il m'a presque sauté dans les mains (alors que je pensais qu'il y aurait une liste de réservations importantes et qu'il ne serait donc pas dispo à la bibliothèque pendant un certain temps). Je craignais aussi une trop grande similitude avec le précédent titre de l'auteur, Sukkwan Island car on y retrouve un peu les mêmes sujets : l'Alaska en toile de fond, la nature sauvage et dure, un homme qui veut vivre isolé des gens, qui veut bâtir quelque chose de ses propres mains sans en avoir la capacité, le tout marinant au milieu de problèmes relationnels familiaux. Effectivement, ce sont deux romans qui sont proches l'un de l'autre (pour encore d'autres sujets que je n'ai pas listés) mais qui sont quand même un peu différents. Là, pas de moment choc en milieu d'histoire … il faut attendre la fin pour savoir ce qui va se passer, même si je m'en suis doutée dès le départ. Du coup, tout le livre sert à la montée en puissance de l'histoire, ce que j'ai trouvé presque plus intéressant que les deux parties bien scindées de Sukkwan Island. Mais dans les deux cas, il est très difficile de trouver les personnages sympathiques, particulièrement les hommes qui sont vraiment immatures et qui agissent souvent comme des gamins gâtés, sans se soucier des autres (et quand je dis les hommes, je parle de tous ceux du livre, le seul qui soit le moins horrible étant Carl, un jeune étudiant venu découvrir l'Alaska avec sa copine). Quant aux femmes de l'histoire, il faut quand même avouer qu'elles ne sont guère mieux ! Seule Rhoda m'a paru normale, même si sa passivité m'a parfois agacée. Je ne me rappelle plus trop du style d'écriture dans Sukkwan Island mais là, je n'ai que moyennement apprécié les phrases courtes, souvent sans verbe conjugué. Ça n'a vraiment pas favorisé ma lecture, que je trouvais saccadée et hachée à cause de ça. Malgré tout, j'ai préféré Désolations à Sukkwan Island (même s'il m'avait semblé sur le coup que Sukkwan Island allait être une lecture marquante dans le temps pour moi, il s'est avéré au final que ce ne fut pas le cas et que plus le temps passait et moins je gardais de souvenirs forts de ce livre) mais je ne peux pas vraiment dire que j'ai adoré car j'ai été soulagée de voir arriver cette fin si prévisible pour moi et elle ne m'a en aucun cas éveillée une quelconque émotion !
Les avis de Karine, Emeraude, ICB, Noukette, Choco, Malice, Brize, Aproposdelivres, Constance, Saxaoul, Pimprenelle, Stephie, Les bonheurs de Sophie, Mélopée, Yv , Lystig et j'en oublie probablement d'autres !