Les années douces ---- Jirô Taniguchi et Hiromi Kawakami
Tomes 1 et 2
Tsukiko, 37 ans, vit seule et a ses habitudes dans un café local où elle finit par rencontrer par hasard son ancien professeur de japonais, Harutsuna Matsumoto. Celui-ci, de plus de trente ans son ainé, vit seul lui aussi et sans se concerter réellement, leurs rencontres vont devenir régulières. Leurs goûts sont similaires, ils se retrouvent aux mêmes heures alors qu'ils ne se sont pourtant pas donnés rendez-vous et timidement et lentement, vont apprendre à se connaître, à partager un peu de leur vie passée et à s'apprivoiser …
Comme je suis une fan de ce mangaka, quand j'ai vu ces deux tomes disponibles à la biblio, je n'ai pas hésité et je crois bien que c'est la première fois que je lis un album de Taniguchi adapté d'un roman japonais (que je ne connaissais que de nom d'ailleurs). J'ai retrouvé avec plaisir le trait tout en finesse, les petits détails qui rendent les décors réels, les subtilités dans les expressions des visages mais encore une fois, je trouve que ses personnages se ressemblent un peu trop d'un album à l'autre, ce qui me paraît dommage mais qui, en compensation, donne un graphisme typiquement Taniguchi ! L'histoire est celle toute simple d'une relation entre une jeune femme seule et son vieux professeur seul lui aussi alors autant dire qu'il n'y a pas vraiment d'action mais toute une série de petits moments de rencontres (d'ailleurs chaque chapitre aborde une rencontre), avec les petits détails du quotidien comme ce qu'ils mangent ou les conversations toutes simples qu'ils ont ensemble. Il y a beaucoup de silence, de non-dits, de subtilité et de pudeur dans cette relation qui va peu à peu évoluer mais il n'y a pas grande surprise. Les sentiments sont mis en avant, mais de façon typiquement japonaise, sans grande déclaration, avec beaucoup de retenue. J'ai trouvé l'ensemble assez tendre mais j'avoue quand même que je me suis un peu ennuyée par moments … c'est dans ce genre d'histoire que je retrouve mon manque d'enthousiasme pour la littérature japonaise ! Les deux derniers chapitres du tome 2 m'ont paru arriver comme un cheveu sur la soupe, étant totalement en décalés par rapport au reste de l'histoire (mais on a l'explication dans la conversation entre le mangaka et l'auteure qui est reproduite en fin d'album) et je pense que j'aurais préféré qu'ils n'aient pas été joints à l'album (d'ailleurs, je n'ai pas très bien compris leur intérêt !). Il me semble que, du coup, la fin perd de sa puissance émotionnelle. J'ai donc trouvé cette lecture lente tout en étant toujours sous le charme des dessins de Taniguchi mais je ne peux pas dire que j'y ai trouvé autant d'intérêt que pour ses autres albums.
Les avis de Kathel (tome 1), George (tome 1), Alain (tome 1 et tome 2), Sandrounette (tome 1).