La dernière image ---- Gani Jakupi
Les Balkans ont été secoués par la guerre suite à la chute du régime communiste dans les années 1980. Le conflit a fini par concerner les forces internationales et l'intervention de l'ONU a été nécessaire. En 1999, Gani Jakupi, originaire du Kosovo, vit à Barcelone et a souvent l'occasion d'intervenir dans des tables rondes ou des émissions sur l'état des Balkans. Il rencontre ainsi de nombreux journalistes et photographes et c'est avec le photographe Domingo qu'il a l'occasion d'être engagé par un magazine espagnol en échange d'un reportage sur les retrouvailles avec sa famille restée au Kosovo. Après un voyage constitué de sauts de puces, ils se retrouvent enfin à Prishtina, la capitale kosovarde …
Je ne connais pas grand chose au conflit des Balkans qui a eu lieu dans les années 1990 et je pensais que cet album allait peut-être combler mes lacunes mais ce ne fut pas vraiment le cas, même si j'ai néanmoins appris quelques petites choses, plus précisément sur les métiers de journaliste, de reporter et de photographe de guerre. Je me suis donc lancée dans cette lecture sans trop savoir où j'allais aller et je dois dire que je me suis perdue dans la narration que j'ai souvent trouvée un peu hachée, passant parfois d'un événement à l'autre sans transition. Bon, ce n'est pas franchement un problème pour la compréhension globale mais c'est juste que je ne trouvais pas la lecture très fluide. Les deux hommes se déplacent à travers le Kosovo de l'après guerre, où les soldats de l'ONU sont présents mais pas toujours efficaces, où des escarmouches continuent d'éclater, où les règlements de comptes sont nombreux et où la population continue de souffrir. Certes, il y a beaucoup de descriptions touchantes, de témoignages de survivants mais ils ne m'ont pas paru suffisamment ancrés dans un contexte (vu que je ne connaissais rien de celui-ci, cela a du jouer dans ma perception). Par contre, l'auteur se pose beaucoup de questions sur le rôles des journalistes, des reportes et des photographes et celles-ci sont très intéressantes car elles sont universelles : peu importe le pays qui les envoie et la guerre qu'ils couvrent, les mêmes problématiques d'implication, de neutralité, d'impartialité, de censure sont présentes. Un carnet complémentaire en fin d'album vient compléter le sujet. Le dessin, dans les tons orangés, ne m'a pas beaucoup marqué : il est réaliste et sobre mais je n'y ai pas trouvé beaucoup de caractère. Et puis, la police de caractère utilisée a été un cauchemar : c'est tout petit, tout fin, tout pâle et peu facile à lire si les conditions de lumière ne sont pas optimum ! Je suis donc un peu déçue par cette lecture car je m'attendais à autre chose mais les réflexions évoquées par l'auteur n'en restent pas moins intéressantes et toujours d'actualité !