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24 août 2013

Haarmann, le boucher de Hanovre ---- Kreitz et Meter

HaarmannleboucherdehanovreHanovre, dans les années après la fin de la Première Guerre Mondiale. Un des bras de la rivière Leine, qui traverse la ville, doit être asséché suite à la découverte de plusieurs os humains. Mais la découverte ne s'arrête pas là : le lit de la rivière en comporte encore beaucoup et la police se fait discrète en faisant croire à des victimes du typhus. Pendant ce temps, dans la vieille ville, Fritz Haarmann et son ami et amant Hans Grans discutent des prochaines affaires qu'ils pourraient vendre au marché noir. Haarmann fournit régulièrement de la viande et des saucisses à plusieurs familles des environs et à des commerçants et il approvisionne Grans en habits d'homme ou d'enfant, ces derniers étant très recherchés. Haarmann va donc sur son lieu de chasse habituel : la gare, où il aborde des jeunes garçons seuls pour les ramener chez lui avant de les tuer mais malgré les plaintes de certains dans l'entourage d'Haarmann ou des parents des garçons disparus, la police ne semble pas s'intéresser à l'homme …

C'est encore un album qui aborde un tueur en série plutôt méconnu qui a sévit en Allemagne entre les deux guerres et qui a pourtant un impressionnant tableau de chasse à son actif. C'est tout d'abord le dessin crayonné, aux tonalités gris sombre qui m'a le plus marquée : c'est soigné, réaliste, riche en détail, avec des décors bien restitués et des personnages reconnaissables et expressifs. Je craignais pourtant de m'y perdre avec tous ces moustachus (c'était la mode) mais non, j'ai identifié tous les protagonistes sans problème. L'histoire est fascinante et effrayante en même temps : Haarmann vaque à ses occupations sans que personne ne se pose de questions et surtout pas la police. Celle-ci frise d'ailleurs l'incompétence flagrante car elle ne s'inquiète pas lors des plaintes des parents des disparus. Cet aspect de l'histoire, qui a permis à Haarmann de sévir pendant plusieurs années, est glaçant. Il y a aussi le côté « viande vendue » par Haarmann qui est assez horrible car rien n'a été prouvé dans un sens ni dans l'autre quant à son origine (mais probablement que cela arrangeait bien la police !). Dans l'album, le doute n'est pas permis et je pense que les auteurs ont opté pour l'origine logique et inévitable. Cette vente au marché noir était d'ailleurs typique de cette Allemagne vaincue qui avait du mal à se relever et où les gens étaient prêts à ne pas se poser de questions sur ce qu'ils mangeaient. Le désespoir et la misère étaient monnaie courante et expliquent aussi pourquoi Haarmann a réussi à passer inaperçu. J'ai trouvé que cet aspect était bien rendu dans l'album. Un dossier complète l'ensemble avec plus d'infos sur Haarmann et sur d'autres personnages apparaissant dans l'album. A mes yeux, c'est une lecture de qualité, tant au niveau graphisme qu'au niveau historique et documentaire.

Les avis de Yaneck et BMR-MAM.

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Commentaires
I
J'avais eu un coup de coeur pour le récite que Vincent Peyrel avait fait de ce fait-divers (Si j'ai une âme) et si j'ai eu plusieurs fois envie de lire cette BD, j'ai eu peur de ne pas retrouver la puissance du roman de Peyrel et d'être déçu car l'histoire en elle-même, je la connais déjà.
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A
Une collection à découvrir, pour ma part.
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G
J'aime beaucoup ces albums qui sont autant des romans que des BD
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