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1 novembre 2013

Kinderzimmer ---- Valentine Goby

Kinderzimmer

Dans les lycées français, Suzanne Langlois témoigne de son passé de déportée pendant la seconde guerre mondiale, quand elle a été prise comme résistance en 1944 et envoyée au camp de Ravensbrück. Mais la question d'une jeune lycéenne va lui faire percevoir ses souvenirs sous un autre angle, l'angle de l'ignorance. Quand Mila, alias Suzanne, et sa cousine Lisette, alias Maria, se retrouvent prisonnières des Allemands, elles ignorent où ceux-ci les amènent et que le camp de concentration de Ravensbrück est un lieu de souffrance et de mort. La seule chose que Mila sait, c'est qu'elle est enceinte d'un résistant blessé qu'elle a soigné brièvement à Paris mais elle a peur que sa condition de future mère l'amène plus vite à la mort alors elle cache son état, finit même par l'oublier, obnubilée par la dure vie quotidienne, la faim constante, les maladies, l'appel du matin qui dure des heures, le travail harassant du camp, les coups qui pleuvent au moindre mouvement …

Je ne lis pas souvent de romans français et quand c'est le cas, c'est le plus souvent parce que quelque chose m'a poussé à le faire. Pour ce titre, comme pour d'autres à venir, c'est qu'il a été sélectionné pour la soirée littéraire de ma médiathèque. Ma première impression a été : « Encore un livre sur la seconde guerre mondiale et sur les camps ! » car il faut avouer que le thème a été maintes fois traité. Mais cette fois (et ce n'est pas la première fois que ça arrive), j'y ai trouvé un intérêt car l'auteure a abordé le sujet sous un angle différent : celui d'une déportée enceinte, qui va devoir accoucher au camp, apportant un symbole de vie dans un lieu de mort, symbole de vie bien petit et bien faible dans les conditions de vie des camps. J'ai eu un peu de mal à me faire au style un peu haché, un peu heurté mais je l'ai trouvé tout à fait adapté : les souvenirs sont morcelés, sont violents, et une écriture plus fluide aurait sûrement fait perdre de la puissance au texte. Et puis, au bout d'un moment, je m'y suis habituée et c'était plus facile. Enfin, plus facile à lire mais pas plus facile à encaisser : les descriptions des conditions des camps sont sans concession, oppressantes comme si le lecteur y était lui-même, tout y est, que ce soit les femmes entassées dans des baraques insalubres, les bruits des corps qui souffrent, l'odeur pestilentielle et la peur omniprésente. Mais l'auteure a su aussi amener des moments de lumière, de solidarité, de vie et pour le lecteur qui voit se rapprocher la fin de la guerre, d'espoir pour ces femmes qui essaient malgré tout de s'en sortir quoi qu'il arrive. Difficile alors de retenir ses larmes à la fin de ce roman émouvant qui donne une voix à toutes celles qui sont devenues mères dans les camps et à toutes les autres femmes qui les entouraient.

Les avis de Clara, Brize, Cathe, Stephie, Malice.

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Commentaires
M
Si la thématique de la maternité m'intéresse assez peu en général, le prisme du camp de concentration a tout pour me plaire. Quant à la plume de l'auteur, je la sais très bonne...
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N
Je suis d'accord avec toi, ce roman, malgré son thème, a quelque chose de lumineux...
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A
Je me le réserve pour plus tard.
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I
Malgré tous les éloges lus sur vos blogs et d'autres encore, un je-ne-sais-quoi (qui n'a rien à voir avec le thème) me fait encore hésiter à me plonger dans ce roman
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S
Je l'ai terminé hier, waouh !! quelle claque. Un coup de coeur pour moi/
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