Burn out ---- Ozanam et Sommer

Juillet 1980. La canicule sévit à Reno dans le Nevada et la pénurie d'essence due à la crise avec l'Iran n'arrange pas les choses. Cela n'empêche pas Ethan Karoshi, flic frisant la quarantaine, de retrouver sa maitresse Debra à leur motel habituel en périphérie de la ville. Gendre du commissaire, beau-frère d'un autre flic, Ethan se voit un peu comme les inspecteurs des films noirs des années 50, un peu désabusé, devant forcément séduire quelques femmes pour ensuite les abandonner tout en vivant une vie de famille normale. Mais un matin, jour de repos, alors qu'il s'apprête à partir à la pêche, un coup de téléphone l'envoie sur les lieux d'un crime. Il découvre le corps sans vie de Debra et cela va signer le début d'une descente aux enfers car tous les indices semblent pointer vers lui pour le désigner comme coupable …

J'avoue que j'étais très réticente devant le graphisme de cet album aux traits assez brouillon et aux visages très bruts (des lèvres ressemblant à des limaces et des oreilles qui ressemblent à des morceaux de pâte à modeler rajoutés sur les côtés de la tête par exemple). Par contre, j'appréciais plutôt les couleurs assez pâles tirant beaucoup sur les tons jaunes ou mauves. Par contre, il y a des planches où les dessins me conviennent plus (je pense entre autres à certaines planches introduisant les chapitres) donc je comprends que ce style a été voulu. Néanmoins, j'avais envie de lire cette histoire de conspiration, voir comment ça allait se développer et de ce côté-là, je n'ai pas été déçue une seconde. J'ai trouvé que c'était original, bien mené, avec une explication crédible et un final comme je les aime. Du coup, happée par l'histoire, j'ai fini par oublier les choses qui me déplaisaient dans les dessins, surtout que, malgré les défauts que je leur ai trouvés, je n'ai eu aucun mal à reconnaître les personnages qui sont bien campés et bien différenciés (ma marotte en bande dessinée!). Comme quoi, une bonne histoire bien menée peut contrebalancer une impression mitigée au départ ! Moralité : je ne suis pas fan de ce style graphique mais j'ai adoré l'histoire, ce qui donne un bilan final positif et je suis prête à lire autre chose de ces auteurs.