Délivrances ---- Toni Morrison

Sweetness, Afroaméricaine à la peau très claire a mis au monde un bébé à la peau noire comme la nuit. Abandonnée par son mari qui croit qu'elle l'a trompé, Sweetness a du mal à montrer de la tendresse à la petite LulaAnn. Cette dernière, devenue une adulte qui se fait appeler Bride, a pourtant une vie plutôt réussie malgré son enfance difficile : elle a un bon travail dans le monde des cosmétiques et sa beauté exotique fait tourner bien des têtes. Mais son petit ami du moment, avec qui elle avait espoir de faire un long chemin, vient de la quitter brusquement, sans explication claire, alors que la jeune femme s'apprête à rencontrer Sofia Huxley, une quadragénaire accusée de pédophilie, qui va sortir de prison et pour qui Bride a préparé de l'argent et des cadeaux …

C'est ma deuxième lecture d'un roman de Toni Morrison et je n'arrive toujours pas à comprendre l'engouement que ses oeuvres suscitent. J'ai lu ce livre plutôt facilement mais bon, il y a quelque chose qui me laisse froide, qui ne m'atteint pas. Je trouve les personnages trop distants pour que je m'y attache vraiment. Et comme d'habitude, l'auteure nous présente des protagonistes afroaméricains mais cette fois, même si la couleur de peau est la composante fondamentale de l'enfance de Bride, ce n'est pourtant pas le sujet principal qui aborde les souffrances que les adultes vont subir aux enfants, soit pour leur propre plaisir ou avantage soit pour créer un semblant d'éducation et tenter de leur forger une carapace en leur donnant très tôt un aperçu du monde cruel qui les entoure. On découvre donc des personnages faisant partie de ces différentes catégories, avec au milieu de tout ça Bride et son petit ami Booker, qui ont été les victimes de ces gens, de façon plus ou moins indirecte. C'est sûrement une façon originale d'aborder un sujet difficile et déjà exploité et c'est fait de façon subtile et pudique mais qui, peut-être à cause de ce parti pris, n'a pas réussi à m'interpeller. On retrouve aussi une touche de fantastique, souvent propre aux romans de Toni Morrison, avec une régression physique de Bride, mais, autant j'aime les romans fantastiques pour leurs histoires, autant je trouve inutile et parfois pénible ces recours à l'irrationnel dans une histoire qui ne l'est pas (je n'y vois pas d'intérêt autre qu'un aspect métaphorique). Par contre, malgré mes tiédeurs concernant le sujet, les personnages et la façon d'aborder l'ensemble, je trouve que c'est un roman bien écrit, facile à lire avec ses chapitres nominatifs en fonction des différents narrateurs mais je reste toujours sur ma faim quand j'en arrive au bout, tout en étant soulagée de pouvoir passer à autre chose qui m'intéressera plus. Je tenterai encore des lectures de cette auteure pourtant beaucoup appréciée mais je crains qu'elle ne soit pas à mon goût, tout simplement, pour des raisons impalpables et difficiles à cerner et qui me sont propres.

Les avis enthousiastes de Jérôme, Noukette, Gambadou.

Comments

[dasola]

Bonjour Joëlle, autant j'avais aimé Home, autant celui-ci ne m'a pas intéressée. Le destin de Bride m'indiffère totalement. Le seul chapitre que j'ai trouvé brillant c'est le premier qui fait 5 ou 6 pages. Bonne après-midi.