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18 novembre 2015

100 maisons, la Cité des Abeilles ---- Le Lay, Boé et Horellou

100maisonsEn 1950, il y a encore beaucoup de familles qui vivent dans des taudis à Quimper car la reconstruction d'après-guerre est lente. Mais une idée, inspirée d'un projet lancé près de Bordeaux, commence à faire son chemin parmi les ouvriers mal logés. Il s'agit, pour ceux qui seraient intéressés, de bâtir toute une cité ensemble pendant leur temps libre et devenir ainsi propriétaire d'une maison moderne à moindres frais. Une association se crée dans le but d'aider à organiser les travaux et centraliser les quelques aides de l'Etat. Parmi les ouvriers intéressés, il y a André et Victor, dont les femmes sont soeurs et dont les familles partagent actuellement un même logement sans eau courante …

Cet album, qui raconte l'histoire des grands-parents d'une des auteures bretonnes (Marion Boé), m'a évidemment fait un peu penser aux albums d'Etienne Davodeau. On y retrouve un problème social et comment les choses se sont développées à partir de là et cela est ancrée dans la réalité, avec des faits concrets et des souvenirs. Et puis, le dessin est en noir et blanc, dans la veine réaliste, avec des décors soignés et détaillés et des personnages typiques. Au niveau visuel, j'ai donc bien aimé : on reconnaît certaines choses, les protagonistes sont bien différenciés et l'absence de couleur ancre le récit dans le passé. Quant à l'histoire, je ne la connaissais pas du tout et j'ai donc découvert avec intérêt la conception et la création de la Cité des Abeilles à Quimper (qui existe toujours). C'est impressionnant de voir que cette histoire n'est pas très éloignée de notre présent et que les conditions de vie de l'époque ressemblent plus à un roman de Victor Hugo qu'à l'après-guerre. En plus des faits purs et simples, il y a aussi une dimension psychologique aux personnages, avec une part belle à l'émotion en démontrant qu'il n'est pas toujours facile de passer outre certains préjugés et travailler tous ensemble sans qu'il y ait de tensions. C'est un album qui peut facilement passer inaperçu de par son petit format mais il a le mérite d'aborder un sujet méconnu et intéressant donc cela aurait dommage de passer à côté !

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