L'esprit du 11 janvier, une enquêt mythologique ---- Serge Lehman et Gess

En été 2015, cela fait déjà six mois que les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher ont eu lieu, entrainant quelques jours après une manifestation de grande ampleur, une marche de solidarité comme il y en a jamais eu en France, rassemblant des milliers de personnes oubliant leurs différences et tous unis contre la violence et le terrorisme. C'est le moment pour l'auteur de se pencher sur ces évènements et sur les coïncidences, les mystères ont aussi émaillés cette tragédie, comme des signes du ciel …

Hou la la, me voilà bien embêtée pour rédiger mon billet ! Bon, pour commencer, autant parler du dessin car c'est qu'il y a de plus facile. Celui-ci est noir et blanc, comme il se doit pour ce genre de sujet (à croire que la couleur dénaturerait le propos), assez réaliste, avec des vignettes utilisant des teintes de gris pour étoffer le graphisme et d'autres n'utilisant que des traits minimalistes noirs sur fond blanc pour faire apparaître personnages et décors (on ne voit que des contours). Je n'ai pas raffolé du style mais il m'est apparu comme très actuel et bien adapté pour servir la narration. Par contre, là où j'ai eu énormément de mal, c'est justement avec le propos. Déjà, lire encore un album en rapport avec ce qui s'est passé à Charlie Hebdo et dans les jours qui ont suivi, ça ne m'a pas fait sauter d'impatience … j'ai lu cet album parce qu'il faisait partie de la sélection pour le club lecture spécial BD de ma médiathèque et que j'y participe. Sinon, je n'aurais même pas regardé ne serait-ce que la couverture ! Et quand j'ai découvert les idées de l'auteur, qui met en avant certaines coïncidences, qu'il présente certains faits comme des signes, qu'il explique qu'il soufflait un Esprit en ce 11 janvier, alors là, franchement, ça a été à cent lieues (voire même à cent années-lumières !) de ma perception des choses. L'auteur reprend, en les citant, des extraits d'interviews, d'articles, de journaux télévisés, de livres et il en extrait ce qui l'arrange pour appuyer son propos. Bon, j'avoue que, de mon côté, j'ai zappé pratiquement tout ce qui avait trait à ces évènements à cette époque-là, donc il y a plein de choses que j'ai découvertes mais je n'adhère pas du tout aux idées de l'auteur (Houellebecq, le pigeon et la présence de certaines personnes à certains moments et à certains endroits). Oh, je ne suis pas d'accord avec les actes horribles qui ont été commis mais l'Homme étant ce qu'il est, cela ne m'a pas surprise. Qui plus est, je me rappelle qu'à l'époque, quand tout le monde descendait dans la rue, on s'était dit à la maison, que dans six mois, tout cela allait être oublié … ce qui est finalement bien arrivé comme nous le dit l'auteur (il me semble qu'il faut être bien naïf pour penser que cela allait perdurer mais c'est peut-être pour cela qu'il est dit que l'album était une sorte de rêverie !). Quand je suis arrivée enfin à la dernière page, je tairai la réflexion qui est sortie spontanément parce qu'elle n'est vraiment pas tendre avec l'auteur mais si je devais résumer ma sensation toute personnelle de lecture, ce serait tout simplement : sur les 87 pages de l'album, il y en a 87 de trop (à mon goût) !

Comments

[Alex-Mot-à-Mots]

L'auteur a-t-il prévu une suite pour les événements du 13 novembre ?