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25 mars 2016

20 ans ferme ----Sylvain Ricard et Nicoby

20ansfermeEn 1985, dans les Alpes Maritimes, alors qu'il participe à un braquage, Milan se fait arrêter. Il est condamné à vingt ans de réclusion car il a toujours refusé de balancer ses complices, affirmant qu'il était seul. Mais Milan ne se résigne pas à être traiter comme un animal en prison : il veut être respecté comme n'importe quel être humain. Son côté rebelle et meneur de révolte va souvent lui attirer des ennuis : jours de quartier disciplinaire autrement appelé mitard, violences des surveillants, suppression des heures de parloir, fouilles répétées …

Le sous-titre de cet album étant « un récit pour témoigner de l'indignité d'un système » annonce bien le thème. Ce n'est pas le premier titre que je lis de ces auteurs qui n'avaient jamais travaillé ensemble et donc, j'ai bien reconnu le trait de Nicoby avec ses personnages qui sont soit anguleux, soit ronds mais bien identifiables et ses décors simples (mais bon, avec des décors de prison, difficile de faire dans le foisonnant !) Les couleurs sont assez neutres et peu agressives (beaucoup de beiges, de bleus) mais peuvent basculer quand les évènements le veulent (du rouge pour les scènes violentes). Donc, côté graphisme, je n'ai pas été étonnée mais j'ai bien apprécié. Pour l'histoire en elle-même, je suis un peu mitigée. Il y a eu des moments où Milan m'énervait par son attitude (il a parfois tendance à foncer et à réfléchir ensuite) alors qu'à d'autres, c'est l'attitude des gardiens de la prison qui m'irritait (ils outrepassaient leurs droits pour des raisons ridicules). Alors oui, l'album dénonce les conditions de vie dans les prisons et je suis déjà convaincue qu'il faut changer le système tel qu'il est actuellement mais j'ai parfois eu la sensation que ces prisonniers se considéraient comme des victimes alors que j'estime qu'il faut assumer ses actes et payer si on a fait une bêtise. Bien sûr, la punition doit être proportionnelle à la faute, ce qui est souvent loin d'être le cas. Il a donc été difficile pour les auteurs de rester sur le fil ténu entre justice et respect, ce qui n'est pas toujours facile à faire. En fin d'album, un petit dossier nous rappelle les textes officiels qu'on peut alors comparer avec la réalité de la vie carcérale (bonjour les différences !) et je trouve que c'est bien d'avoir rajouté cette partie, pour mieux ancrer l'histoire dans la réalité (en plus, les auteurs se sont inspirés de l'histoire vraie d'un détenu). C'est donc une lecture qui remue, qui agace parfois mais qui, dans tous les cas, fait réfléchir !

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