White trash ---- Gordon Rennie et Martin Emond

Un homme dit le King a fait un pacte avec le diable mais il est prêt à remettre en jeu son âme en pariant à quitte ou double. Sur la route vers Las Vegas où son nouveau contrat « démoniaque » l'entraine, il prend en stop Dean, alias le Dude, dont le bus vient de se faire attaquer par des bikers. Le jeune homme est, lui, en route pour Los Angeles où il espère devenir célèbre. Mais la route à bord de la Cadillac rose du King va s'avérer semée d'embûches en tous genres et ils seront aussi bien poursuivis par des frères sortis du bayou et prêts à se venger que par le FBI prêt à les arrêter pour différents délits …

Pas facile de résumer cette histoire tellement elle est déjantée ! En fait, il s'agit d'un road trip à travers les pires défauts des Etats-Unis : fanatiques religieux, suprémacistes blancs, survivalistes, bikers ultra-violents, police qui tire d'abord et parle ensuite, vétérans qui se croient toujours à la guerre. On suit les aventures du King et du Dude et ils ne sont pas les derniers à faire un peu n'importe quoi mais leur humour contrebalance l'ensemble. Le dessin est très coloré (on en prend plein les yeux), très fouillis (il y en a partout et il faut tout regarder même les plus infimes détails qui sont savoureux) et très dynamique … comme l'histoire en elle-même. Ça tire dans tous les coins, ça tue, ça se poursuit, ça écrase, ça se tape dessus, ça fait péter des bombes et autres … bref, il n'y a pas vraiment de temps morts (par contre, des morts, ça, il y en a !). Cet album, qui vient de paraître en France a en fait été publié originalement aux USA en 1991 et on s'en rend compte à certaines références de l'époque. En le feuilletant au départ, j'avais un peu peur de me perdre dans ce délire mais j'ai finalement bien aimé et le King et le Dude m'ont paru plutôt attachants dans leur genre. Bien sûr, c'est loin d'être ce qu'on appelle politiquement correct, c'est cru, violent, poussé à l'extrême mais en même temps, c'est amusant et déjanté et ça dénonce pas mal de défauts américains. Bref, ce n'est sûrement pas pour tous les lecteurs mais ça m'a plu !