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17 novembre 2016

L'herbe folle ---- Maryse et Jean-François Charles

LherbefolleDe nos jours, Pierre, la soixantaine, attend Rose, la fille d'un couple d'amis. Installé dans un café gare de Lyon, il voit la jeune femme arriver et celle-ci lui évoque immédiatement Theda, sa mère, qui a été l'amie de Pierre dans sa jeunesse. Rose veut en apprendre plus sur ses parents qu'elle n'a jamais connus. Pierre se plonge alors dans ses souvenirs. Au début des années 1970, Pierre avait du quitter le lycée pour intégrer l'école des Beaux-Arts de Paris où il apprend à dessiner des modèles. Malgré sa différence d'âge avec les autres étudiants, il se lie d'amitié avec Gilles, un jeune homme un peu sage. Mais la vie de tout le groupe bascule à l'arrivée de Theda, une jeune Anglaise délurée et au caractère bien trempé. Aucun des hommes ne peut résister à son charme sauf Gilles, qui ne semble pas la remarquer …

Je ne vous ai résumé que le début de l'histoire mais disons qu'il sera aussi sujet des couples partant refaire leur vie au plus près de la nature dans le centre de la France. Ici, ils iront dans le Cantal élever des chèvres (alors qu'habituellement, on pense plus facilement au Larzac) et on va découvrir leur vie loin de tout. Peu avant, on a l'occasion de découvrir aussi la vie des étudiants des Beaux-Arts dans cette période particulièrement charnière pour les jeunes, où souffle un vent de révolte et de liberté. Cet apport de nouveauté se concrétise avec l'arrivée de Theda car, jusque là, tout semblait très raisonnable. L'histoire en elle-même est assez simple et consiste surtout à revisiter cette époque de tous les espoirs et de toutes les possibilités. Il y a donc, à mes yeux, un gros côté nostalgie qui joue dans cet album mais comme j'étais assez jeune à ce moment-là, cela ne m'interpelle pas de la même façon qu'une personne ayant été adolescent ou jeune adulte à la fin des années 1960-début des années 1970. Difficile donc de m'impliquer émotionnellement, surtout que j'ai trouvé Theda peu agréable (elle a le droit de faire ce qu'elle veut mais elle ne semble pas se soucier du sentiment des autres). Le dessin est bien reconnaissable de l'auteur, avec son trait doux, précis, détaillé, ses décors soignés et ses couleurs pastels. Compte tenu de l'époque, j'aurais préféré un traitement graphique moins traditionnel, plus pêchu et coloré (il y a des couleurs mais ce n'est pas assez flashy pour m'évoquer vraiment ces années-là). Un petit dossier en fin d'album explique la relation des auteurs à cette période et à l'Auvergne (vu qu'ils disent eux-même qu'il y a une part autobiographique) mais il reste assez superficiel (même si j'ai aimé voir les quelques photos jointes). Cela reste une jolie lecture un peu trop lisse à mon goût, avec un superbe graphisme lui aussi un peu trop convenu et je suis sûre que cela touchera encore plus les personnes ayant vraiment connu les années hippie. Pour les autres, qui sait, peut-être que cela inspirera une nouvelle mode plus proche de la nature !

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