California Girls ---- Simon Liberati

Los Angeles subit la canicule en ce début du mois d'août 1969. Danny, membre d'un groupe de bikers, repare sa moto dans un ranch perdu dans un canyon, où des touristes viennent occasionnellement faire des balades à cheval et rencontrer des cow-boys de cinéma. Mais sur la propriété vivent aussi les membres d'une communauté hippie : la « famille Manson », dont le chef, Charles Manson, semble vénéré comme une figure christique par les filles du groupe. Et en cet après-midi du 8 août, Charlie demande à Tex Watson, Susan alias Sadie, Pattie et Linda de se rendre à une maison de Cielo Drive et de s'occuper des gens qu'ils trouveront sur place de façon à laisser une image forte dans l'opinion publique car Charlie pense que la guerre raciale, le Helter Skelter, est sur le point de débuter …

Après avoir lu The girls d'Emma Cline, qui raconte une histoire basée sur les meurtres de la famille Manson, voilà un deuxième titre plus axé vers le documentaire, même si cela reste un roman à cause des passages imaginés sur les réactions des victimes et des coupables. En tout cas, c'est le livre de Simon Liberati que j'ai préféré car il se penche plus sur la psychologie des personnages, sur la façon de vivre de la communauté, sur la manipulation possible par Charles Manson. Grâce à des recherches assez poussées, l'auteur a collé au plus près des faits avérés, et même s'il y a quelques erreurs (notamment sur la taille de Manson par exemple ou sur le trajet pour aller du ranch à Cielo Drive), j'ai trouvé qu'il avait fait un bon travail car on comprend bien le déroulement des évènements et les différentes personnes impliquées. La partie fiction m'a parue aussi plutôt réussie car crédible et cohérente. On découvre comment certains membres de la communauté percevaient Charles Manson, comment ils ont réagi lors des meurtres (la drogue modifiant souvent leur comportement) mais aussi ce qu'ont pu penser les victimes en voyant arriver ces jeunes gens dans leur maison. Cette partie imaginée donne plus de poids, plus d'émotion et j'ai trouvé que cela permettait mieux de s'impliquer dans l'histoire, même s'il est toujours difficile de vraiment comprendre ce qui s'est passé dans la tête des tueurs. Si je n'avais été très emballée par le style d'écriture du précédent livre de Liberati, je n'ai pas retrouvé ici ce que j'y reprochais précédemment (ou alors en si faible quantité que ça en devient négligeable). Je n'avais pas vraiment d'attente précise concernant ce roman et du coup, j'ai plutôt bien apprécié malgré le sujet difficile.

Comments

[Alex-Mot-à-Mots]

Une lecture que j'avais appréciée, également.