La douleur porte un costume de plumes ---- Max Porter
Suite au décès subit de sa femme, un père et ses deux petits garçons se retrouvent à devoir faire leur deuil. L'absence semble remplir la maison, les journées semblent interminables et la disparue n'est peut-être plus là physiquement mais elle est toujours bien présente dans les esprits. Un jour, un corbeau toque à la porte : bien qu'il soit réputé comme un oiseau de mauvais augure, il est là pour aider cet homme et ses enfants à accepter la mort de la mère et de l'épouse, personne centrale de la famille, celle qui maintenait tout le monde à flot, pour qu'enfin ils puissent continuer à vivre presque normalement …
J'ai emprunté ce titre suite à de nombreux avis très positifs à son sujet et le thème me paraissait aussi intéressant et original. Utiliser un corbeau, dont on ne sait s'il est réel ou imaginaire, pour aider une famille à faire son deuil, ce n'est pas courant et j'étais curieuse de voir comment l'auteur avait développé cette idée. Le livre est divisé en courts chapitres et il y a trois narrateurs : le père, les deux enfants (qui parlent ensemble et qu'on ne définit pas vraiment l'un de l'autre) et bien sûr, le corbeau. On alterne donc les voix au fil des pages. L'arrivée de l'oiseau est assez perturbante car il a une façon très particulière de parler : il enchaine parfois les mots sans queue ni tête mais il semblerait que ce soit thérapeutique. Hou la, autant vous dire que, là, j'ai commencé à avoir un peu peur ! Ensuite, son élocution s'améliore mais je n'ai pas été convaincue ni séduite pour autant. Quant aux réflexions du père et de ses fils, j'ai presque eu autant de mal tant cela m'a paru un peu décousu et artificiel. De mon côté, je n'ai ressenti aucune émotion (seuls deux passages m'ont un peu touchée : page 30 et la page finale). Je ne sais pas comment c'est de lire ce court roman en anglais (peut-être que le style d'écriture passe mieux) mais je ne pense pas que cela aurait pu faire une grosse différence pour moi : c'est juste que c'est un style particulier, avec des aspects oniriques et métaphysiques qui ne me conviennent pas du tout. Cela m'a fait un peu penser à de l'art moderne : on aime ou on n'aime pas, on est touché ou on ne l'est pas et là, pour moi, c'est non sur toute la ligne ! Pas de clic, pas de magie, pas d'émotion … rien hormis l'ennui et l'envie de finir le livre le plus rapidement pour passer à autre chose. Heureusement qu'il n'y avait que 122 pages sinon, je crois que j'aurais abandonné cette lecture. Pour l'instant, je crois que c'est la plus mauvaise que j'ai faite cette année (mais l'année est encore jeune !), surtout que je ne m'attendais pas du tout à cette déception !
Les avis nettement plus positifs de Jérôme (qui cite d'ailleurs les deux passages qui m'ont le plus plu !), Cathulu et Noukette.