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12 septembre 2017

Conduite interdite ---- Chloé Wary

ConduiteinterditeEn novembre 1990, un groupe d’une quarantaine de femmes ont manifesté à Riyad, en Arabie Saoudite, en conduisant des voitures en ville sans présence masculine. Parmi elles se trouvait Nour, une jeune fille ayant vécu cinq ans à Londres suite à la mutation professionnelle de son père. Mais à son retour au pays, la jeune femme, qui a pris l’habitude d’être indépendante, ne supporte plus le style de vie saoudien, où elle ne peut rien faire sans la présence d’ un homme, qu’il soit père, frère ou mari. Nour commence alors par se rebeller contre les ordres de son père …

J’avais lu, dans la même veine, « La voiture d’Intisar », qui se déroule au Yémen et que j’avais bien apprécié. Alors j’étais partante pour voir comment la voiture pouvait avoir un rôle de rébellion pour les femmes d’Arabie Saoudite. La jeune auteure, très sympathique au demeurant (je l’ai rencontrée lors d’un salon BD à Uzès où j’ai fait dédicacé l’album), a donc développé l’histoire d’une jeune fille, imaginaire, qui va se retrouver impliquée dans un événement qui a fait parler de lui un peu partout dans le monde à l’époque mais qui ne semble pas avoir fait changer les choses (vu que les femmes saoudiennes n’ont toujours pas le droit de conduire !). Le dessin noir et blanc paraît simple au premier coup d’œil mais se révèle efficace, expressif et totalement adapté au sujet et au pays abordé. Il est moderne et me rappelle vaguement le style d’autres dessinateurs sans que j’arrive à les nommer. L’histoire est intéressante et en tant que membre de la gent féminine, je ne peux qu’être touchée par le combat de ces femmes qui luttent pour leur liberté. Il y a plusieurs passages qui m’ont forcément hérissé le poil (les réflexions de certains hommes sont carrément intolérables) et j’ai trouvé que les extraits du Coran donnaient plus de poids à l’ensemble en montrant que la société de ce pays est articulée autour de la religion et que tout texte peut être interprété de différentes façons. Le dilemme de Nour qui aime son pays mais qui s’y sent prisonnière est bien rendu et on comprend bien ainsi pourquoi elle veut lutter sans fuir. On voit les différences dans la vie de Nour en Occident et dans son pays : elle ne veut plus être scindée entre deux sociétés si opposées. C’est juste un peu dommage, voire frustrant, de quitter Nour si vite après cette première révolte : il me semble qu’une éventuelle suite pour voir comment elle allait accepter ou non ses conditions de vie, pour découvrir les quelques rares évolutions dans la condition féminine en Arabie Saoudite serait tout aussi passionnante que cet album !

L'avis de Mo.

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