C'est le coeur qui lâche en dernier ---- Margaret Atwood
Une crise sans précédent a frappé les Etats-Unis et particulièrement la côte Est. Les gens de la classe moyenne et supérieure se retrouvent tout à coup au chomage. Parmi eux, il y a Charmaine, qui travaillait comme responsable des animations pour une chaine de maisons de retraite, et son époux Stan, qui travaillait comme responsable qualité dans une boite robotique. Après s’être retrouvés sans emploi, ils ont perdu leur maison et vivent maintenant dans leur voiture avec les seuls biens qu’ils ont réussi à sauver. Charmaine a finalement obtenu un travail à mi-temps dans un bar louche où des prostituées viennet se reposer entre deux clients mais ses revenus ne suffisent pas pour que le couple vive normalement. Même le frère de Stan, Conor, qui vit de petites combines et d’arnaques, ne peut les aider. Alors, quand ils entendent parler du projet Positron dans la ville de Consilience, qui propose des emplois pour tous et de coquettes maisons, Stan et Charmaine n’hésitent pas vraiment à s’enrôler, même s’il est précisé qu’une fois intégrés dans la ville, ils ne pourront plus la quitter …
Je suis une fan de Margaret Atwood et quand elle fut choisi cmme thème d’un de mes clubs lecture, j’ai sauté sur l’occasion de lire sa dernière parution en France. En plus, le fait que le roman est un côté « anticipation », avec la description d’un monde futur possible et pas si lointain avait tout pour me plaire. Comme d’habitude avec cette auteure, j’ai tout de suite été entrainée dans le monde qu’elle décrit : la crise a frappé durement et beaucoup de gens se retrouvent à vivre dans leur voiture, ce qui paraît très crédible et un peu effrayant. Stan et Charmaine font partie des victimes et leur couple survit tant bien que mal comme il peut. Il faut dire que ce genre de vie ne favorise pas l’amour, chacun étant occupé à survivre et à se protéger. Tout le roman est narré de deux points de vue, en alternance : celui de Charmaine et celui de Stan, ce qui permet de savoir ce qui se passe de chaque côté quand ils sont séparés et de voir ce qu’ils pensent, aussi bien de la vie que l’un de l’autre. Mais si la vie de sans-abris est effrayante, celle proposée par le projet Positron n’est pas mieux. Certes, il y a une sorte de sécurité, un semblant de normalité mais aussi une ambiance un peu étrange et paranoïaque. Les relations semblent superficielles et les organisateurs du projet semblent omniprésents, en contrôlant la vie des habitants de Consilience et en les observant. Franchement, on se dit tout de suite qu’il y a quelque chose de pas très clair dans cette communauté. Et effectivement, peu à peu, on va découvrir ce qui se passe mais la façon dont Margaret Atwood a développé l’histoire m’a laissée un peu perplexe. Cela ne m’a pas paru très creusé, très travaillé. Certains passages sont un peu longs et peu utiles dans le récit alors qu’il y avait matière à dénoncer de façon plus critique le système mis en place dans ce village. En fait, l’histoire ne se concentre qu’autour de quelques personnages et on finit presque par oublier qu’il y a d’autres personnes à vivre à Consilience … du coup, je me suis plusieurs fois demandée comment la vie se passait pour eux ! C’est sûr que l’histoire aborde des thèmes différents (la liberté, le totalitarisme, la réaction des gens aux crises sociétales et j’en omets certains pour ne pas trop en révéler) mais je n’ai pas trouvé qu’ils aient été mis en avant de façon satisfaisante et marquante. Au final, si j’ai trouvé des choses intéressantes au roman, que j’ai lu néanmoins avec facilité et un plaisir tout relatif, j’en suis ressortie avec une impression un peu mitigée : cela a été trop « gentillet » à mon goût et pas assez critique ou percutant !