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29 novembre 2018

Le dernier Lapon ---- Javier Cosnava et Toni Carbos d'après Olivier Truc

LedernierlaponDans la nuit polaire, un vol a eu lieu au musée de Juhl situé à Kautokeino, petite ville Sami de Laponie. Un tambour lapon, un instrument traditionnel devenu très rare, qui venait tout juste d’être donné au musée a disparu. Klemet, un policier sami et Nina, une recrue jeune norvégienne, sont chargés d’aider à l’enquête placée sous la responsabilité de Rolf Brattsen, un inspecteur ayant peu de respect pour les Lapons. Mais l’équipe policière va vite être accaparée par un nouvel événement : un éleveur de rennes, Mattis, est découvert mort près de son gumpi et ses oreilles ont été coupées. Klemet découvre vite que Mattis, en plus de s’occuper de ses rennes, était un fabricant doué de tambours traditionnels …

Comme bien souvent dans le cas des adaptations de romans en BD, je n’ai pas lu le livre d’origine et découvre donc la BD en premier. Difficile de m’avancer sur la qualité de l’adaptation dans ce cas-là … je ne peux juger que du plaisir de lecture de l’album. Ici, le dessin simple, voire un peu naïf, joue sur la sobriété et les teintes bleues, noires et blanches. Ces couleurs font merveille pour faire ressentir le froid omniprésent car l’histoire se déroule dans la nuit polaire hivernale. Par contre, côté aspect nuit, je n’ai pas franchement eu la sensation qu’elle était toujours présente … il y a de nombreuses vignettes où on se croirait en plein jour alors que d’autres se déroulent bien pendant la nuit (les tons bleus étant beaucoup plus présents et les vignettes nettement plus foncées). Je sais bien que ce n’est pas la nuit noire pendant toute la nuit polaire et que la journée, c’est quand même un peu plus « lumineux » que la nuit, mais là, franchement, quand on lit l’album, on a quand même bien la sensation d’alternance jour/nuit et on finit même par oublier qu’il y a la nuit polaire.Là où j’ai eu aussi un peu de mal, c’est avec la ressemblance entre les personnages, le plus souvent différenciés grâce à la forme de leur nez. Cela nécessite donc une attention un peu soutenue pour ne pas se mélanger les pinceaux (surtout que les noms n’aident pas et qu’en plus, prénoms et noms de famille sont utilisés indifféremment). Mais dans l’ensemble, si de prime abord, j’étais un peu perplexe quand j’ai ouvert l’album, je me suis vite habituée au graphisme et j’ai apprécié sa simplicité et l’atmosphère rendue. Bon, voilà côté dessin. Maintenant, côté histoire, elle se décompose en quatre grands chapitres, tous commençant par deux ou trois pages plongeant dans le passé de la région, où on voit le plus souvent les persécutions subies par la population sami et qui semblent avoir des liens avec l’affaire actuelle. J’ai trouvé des retours en arrière peu utiles et sans grand intérêt … le reste de l’histoire mettant déjà en lumière les écarts entre populations autochtone (les Sami) et rajoutée (les Norvégiens) et les comportements de chaque côté. L’enquête est assez originale mais on devine très vite qui est impliqué et pour quelle raison et l’ensemble sert à dénoncer l’exploitation à outrance, le manque de respect, la disparition des traditions, l’uniformisation des sociétés, l’appât du gain, les jalousies qui couvent depuis des générations … enfin bref, les habituelles motivations sombres et inavouables qui poussent les êtres humains au pire. Pour moi, l’’intérêt majeur de l’album est de faire découvrir une région et un peuple peu connus, permettant le dépaysement des lecteurs tout en s’appuyant sur une enquête et donc un suspense, certes limité mais néanmoins présent. Je ne suis pas sûre d’être suffisamment intéressée pour lire le roman mais je ne regrette pas ma découverte de l’album.

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