Gérard et le machin collant ---- Fred Paronuzzi et Andrée Prigent

Gérard est un bousier bien occupé : il fait rouler sa boule de crottes pour la ramener chez lui et vlan, la voilà engluée sur une chose étrange : c’est rose, c’est mou, ça sent bizarre et surtout, ça colle un max ! Impossible de décoller sa boule de là et Gérard est bien embêté. Arrive alors un chinchilla prêt à l’aider. Mais il n’a pas le temps de dire quoi que ce soit : un caméléon intervient, trouvant le chinchilla trop petit pour résoudre l’affaire alors que lui, le caméléon a une langue capable de tout. Mais la boule de crottes ne bouge pas et le caméléon se prend sa langue dans l’œil ! Arrive alors un toucan convaincu de décoller tout ça en une seconde grâce à son gros bec …

J’ai délaissé les albums cartonnés pour des albums jeunesse plus classiques et un peu plus verbeux. Avec ce titre, c’est un format à l’italienne qui raconte les aventures de Gérard le bousier (que, de mon côté, influencée par Les drôles de petites bêtes d’Antoon Krings, j’aurais eu tendance à appeler Xavier, Didier ou Olivier … enfin un prénom qui rime avec bousier !). Ce qui m’a attirée dans cet album, c’est que le héros soit un bousier, un insecte qui fascine et étonne les enfants (enfin, quoi, rouler une boule de crottes, c’est vraiment bizarre !) et le « machin collant » dans le titre m’a fait sourire (qui ne s’est pas retrouvé un jour avec ce fameux machin collant croché à ses semelles et particulièrement difficile à enlever ?). Le graphisme naïf et jouant sur les couleurs primaires en bordure d’image et sur les noirs et bruns au centre est simple et amusant car les animaux vont se retrouver en difficulté devant ce machin collant. La page de gauche récapitule le sujet et présente le nouvel arrivant et la page de droite comporte le texte et le « résultat » des efforts fournis pour décoller la boule. La conclusion est bien vue, amusante, rappelle aux enfants qu’il n’est pas nécessaire de se vanter car cela ne signifiera pas forcément qu’on arrivera à faire ce qu’on veut : l’idéal est de peu parler et d’agir efficacement ! Et que la personne (ou l’animal dans notre cas) le plus improbable peut s’avérer être le plus adaptée à nos besoins. Voilà un album inattendu mais réussi !