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26 décembre 2018

Dégradation ---- Benjamin Myers

DegradationL’hiver s’est installé sur les landes du Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre. La neige et le froid étouffent les bruits et les rares activités. Melanie Muncy a quitté son pensionnat au lycée pour passer les fêtes de Noël chez ses parents, qui vivent dans une grande maison un peu isolée surplombant la vallée et la petite ville voisine. Ayant besoin de se changer les idée et de fuir l’atmosphère familiale, elle décide d’aller promener le chien avant que la nuit tombe. Mais la jeune fille ne rentre pas. Les policiers locaux sont alertés et James Brindle, un inspecteur travaillant dans un service de la police de Londres spécialisé dans les disparitions, les kidnappings et les meurtres, est dépêché sur place pour chapeauter l’enquête. Des battues sont organisées sans résultats et les voisins les plus proches sont interrogés, particulièrement Steven Rutter, un fermier d’une quarantaine d’années, célibataire et vivant comme un sauvage entouré de quelques bêtes …

Pour une fois, c’est le fameux bandeau jaune qui m’a poussé à cette lecture … ça parle d’âmes sensibles et donc cela annonce une histoire bien glauque et moi, ben, j’aime bien ça, le glauque (enfin dans les romans, pas dans la vie !). En plus, le titre français est bien en adéquation ! Donc, je me lance allègrement dans ce livre. La première chose qui m’a sautée aux yeux, c’est l’absence de virgules dans les énumérations. Du coup, ça ne rend pas toujours la lecture facile et fluide (sans compter l’absence partielle d’indication des dialogues) … j’ai quelquefois du relire certaines phrases pour les comprendre car j’avais « oublié » de faire les pauses aux bons moments et que parfois, cela pouvait changer la signification de l’ensemble. Là, j’avoue que je n’ai donc pas été fan du style mais je ne sais pas si cela pose le même problème en anglais (il me semble que ça doit moins gêner mais je ne peux l’affirmer … l’utilisation de la ponctuation n’est déjà pas la même dans les deux langues). A part cela, l’histoire m’a par contre bien convenu. Òn découvre un Yorkshire sauvage hivernal bien loin de celui décrit dans la série « Les détectives du Yorkshire » de Julia Chapman. Ici, tout est froid, isolé, les gens se connaissent tous mais on sent des tensions parmi certains alors que d’autres se serrent les coudes. L’ambiance est donc lourde, pesante, étouffante malgré le froid et le vent qui balaie la lande. Les personnages sont aussi loin un peu étranges : il y a les parents de la jeune fille disparue, qui semblent déjà peu heureux avant le drame, il y a les flics locaux qui ne se soucient pas de grand chose à part d’eux-mêmes, il y a Steven Rutter, le fermier à l’enfance brisée et à la vie chaotique, il y a le journaliste qui a quitté Londres pour fuir sa vie et l’enquêteur principal James Brindle, lui aussi de Londres, qui ne vit que pour son travail, qui est en proie à différents tocs et qui a du mal à interagir avec les gens. On peut retrouver certains développements calqués sur des faits réels : le présentateur télé qui a une vie sexuelle pas très claire (on pense forcément à Jimmy Savile, cette idée avait d’ailleurs été aussi reprise dans le roman de Val McDermid, La fureur dans le sang) ou bien la façon de faire disparaître des corps (qui rappelle l’affaire Robert Pickton, à Port Coquitlam, près de Vancouver). Ces références m’ont bien plu car ce sont des affaires que j’avais suivies à l’époque et que j’avais trouvées marquantes (et bien glauques aussi). Le roman alterne les points de vue : on suit Brindle, mais aussi Mace, le journaliste, ou bien Steven Rutter ou encore d’autres protagonistes et en découvrant leurs vies, on sait ce qui s’est passé … le suspense n’est donc pas dans le fait de trouver le coupable vu qu’on le connaît rapidement mais dans l’enquête même (un peu comme un épisode de Colombo) … la police va-t-elle trouver le meurtrier et justice va-t-elle être rendue ? C’est prenant, angoissant, souvent énervant car les méchants peuvent vraiment donner l’envie de les taper violemment. C’est étrange comme aucun des personnages n’est vraiment attachant (j’aime bien Brindle mais il est vraiment bizarre et froid) mais j’ai quand même eu du mal à lâcher le livre car on veut savoir. La fin m’a aussi beaucoup plu : elle ne rentre pas dans les cases habituelles mais se rapproche de la réalité. Ça donne envie de lire une suite qui se passerait dans le même coin et avec le même inspecteur ! Ah, je viens de regarder sur Internet et il y en a bien une avec Mace et Brindle … non traduite à ce jour mais je vais essayer de la trouver !

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Commentaires
A
Pour une fois que le bandeau dit vrai.
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