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28 avril 2019

Quelques jours à vivre ---- Xavier Bétaucourt et Olivier Perret

QuelquesjoursavivreA l’hôpital Victor Provo de Roubaix, une partie du personnel de l’unité de soins palliatifs commence sa journée. Parmi eux, il y a Juliette, une élève infirmière, qui assiste pour la première fois au briefing/debriefing du matin, avec le bilan des évolutions des malades. Pour tout le personnel, qu’il soit médecin, infirmier ou aide-soignant, chaque malade est important et des liens se tissent entre eux et les familles. Chaque décès est vécu comme une perte, chaque amélioration comme un miracle, chaque rencontre et chaque partage comme des chances de rendre ces périodes difficiles un peu plus faciles …

Cet album est un reportage effectué par les auteurs dans l’unité de soins palliatifs de l’hôpital de Roubaix et j’avoue que j’ai hésité à le lire à cause de son sujet difficile (mon chéri aussi hésitait et il a fini par le lire après ce que je lui en ai dit). C’est vrai qu’on n’a pas forcément envie de lire un album sur la fin de vie mais j’ai trouvé l’ensemble intéressant et éducatif. Venant s’intercaler entre la vie quotidienne de l’unité de soins, les auteurs ont abordé différents sujets en lien avec la mort : comment celle-ci est perçue dans une région d’Indonésie, où les morts sont régulièrement « déterrés » par leur famille pour passer une journée avec eux, comment la médecine a évolué en France, les conditions de soins dans la région de Roubaix la création du premier service de soins palliatifs en Angleterre dans les années 60 et j’en oublie. Ces petits intermèdes viennent soulager la dureté émotionnelle de l’histoire, permettant au lecteur de quitter provisoirement les patients de Roubaix tout en apprenant des choses. Sinon, l’essentiel de l’album tourne sur la vie quotidienne du service de soins palliatifs, en se focalisant sur quelques patients précis, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, avec des pathologies différentes. On découvre aussi la motivation des soignants, leurs difficultés, leurs émotions et cela donne une lecture forte et puissante car j’ai trouvé qu’il était facile de s’attacher à toutes les personnes décrites et que leurs douleurs deviennent vite les nôtres. Néanmoins au milieu de beaucoup de tristesse, il y a parfois des rais d’espoir et de joie qui contrebalancent en partie les émotions plus sombres. Le graphisme réaliste joue beaucoup sur les tons doux et gris et sur le blanc, donnant un dessin presque aérien et serein, qui contraste avec le sujet. J ‘ai beaucoup apprécié le trait et sa légèreté. Au final, je n’ai pas regretté d’avoir lu cet album, même si j’ai versé plusieurs fois quelques larmes car j’ai trouvé que ce témoignage était un magnifique hommage à toutes ces personnes qui ont dédiées leurs vies à cette unité et qui ont conservé une magnifique humanité et une émotion brute malgré les difficultés quotidiennes.

Les avis de Mo et Laure.

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