Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La bibliothèque du dolmen
Derniers commentaires
24 septembre 2019

Noire : la vie méconnue de Claudette Colvin ---- Emilie Plateau et Tania de Montaigne

NoireClaudette Colvin est née en 1939 à Montgomery, Alabama. Sa mère, qui doit l’élever seule, ainsi que sa sœur Delphine, les confie aux bons soins de sa grand-tante et son grand-oncle, que Claudette considèrera comme ses vrais parents. Sa sœur meurt de la polio alors que Claudette a treize ans. La jeune adolescente a l’habitude de la ségrégation en vigueur dans les états du Sud des Etats-Unis et peu importe ce qu’elle essaie de faire pour paraître plus blanche, elle reste toujours une Noire aux yeux de la loi. Bonne élève, elle rêve de devenir avocate. Mais un jour de mars 1955, en prenant le bus en rentrant de l’école, elle est arrêtée pour avoir refusé de céder sa place à une femme blanche et pour outrage envers les policiers. Pour la communauté noire, le cas de Claudette est peut-être l’occasion de faire vaciller les lois ségrégationistes en vigueur …

Bien avant Rosa Parks, il y a eu la jeune Claudette Colvin que l’Histoire avait un peu oublié jusqu’à présent mais dont la vie et la rébellion silencieuse sont mis en lumière dans cet album, qui adapte en BD le livre de Tania de Montaigne. Et je dis tant mieux car il est toujours bon de montrer qu’on peut, à partir de petites choses, faire changer des lois et faire évoluer la société. Les deux femmes sont d’ailleurs liées car Rosa Parks était la conseillère d’une organisation de défense des droits civiques des Noirs dont Claudette faisait partie de la section jeunesse et Claudette s’est inspirée des conseils de Rosa Parks sur la désobéissance civile. Rosa Parks a travaillé sur l’affaire de Claudette et levé des fonds pour la défendre, avant d’elle-même refuser sa place, avec tout ce qu’on sait qui va en découler. Claudette a quinze ans quand elle s’oppose à l’autorité en place, ce qui dénote une jeune fille courageuse et aux idées très bien arrêtées quant à la justice et l’égalité. J’ai donc été remplie d’admiration en lisant cet album. Le graphisme d’Emilie Plateau est tout de suite reconnaissable avec sa simplicité dans les personnages et les décors mais je l’ai trouvé cette fois plus aéré, plus visible car il m’a semblé que les dessins étaient plus grands. Les couleurs choisies sont neutres, souvent dans les ocres et le noir et blanc et la couleur du fond est parfois décidé en fonction des scènes. Je me suis un peu perdue dans les explications lors du procès de Claudette car elles semblent être en opposition avec les explications sur la ségragation données peu avant dans l’album. Mais à part ce petit détail, j’ai trouvé cette lecture intéressante et la narration sans fioriture et bien menée, en impliquant le lecteur dans la vie et les sentiments des personnages, en l’interpellant pour se mettre à leur place. L’album se termine par un petit dossier récapitulant et complétant le récit en revenant sur les personnes impliquées et leurs différents roles. Voilà un joli hommage pour une jeune femme oubliée remise à l’honneur et un moment d’Histoire qui rappelle que la moindre petite chose peut réellement faire changer les choses.

Publicité
Commentaires
G
Tiens, je travaille sur elle avec les sixièmes (le thème c'est les jeunes qui ont lutté pour la liberté). Du coup je note cette BD
Répondre
La bibliothèque du dolmen
Publicité
La bibliothèque du dolmen
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 376 585
Publicité