Troupe 142 ---- Mike Dawson

1995. C’est l’été et la troupe 142 va passer une semaine au camp scout de la forêt de Pinewood, dans le New Jersey. Pour accompagner les garçons, il a été fait appel aux pères de famille et Alan, qui n’a jamais fait partie de cette institution, accepte d’y aller à la demande de ses fils David, qui débute dans le groupe, et Jason l’ainé, qui a déjà quelques années de scoutisme. Dans cette société très codifiée, où la testostérone est reine, Alan découvre un monde où les réflexions ne volent pas toujours très haut et où les rivalités sont courantes, le tout dans un contexte où la nature est omniprésente et où les activités sont censées faire des adolescents des hommes capables et respectueux …

Ce n’est pas le premier titre de cet auteur que je lis et j’ai été plus ou moins convaincue en fonction des albums sans pour autant m’ennuyer. Comme je ne connais strictement rien aux scouts, hormis ce qu’on peut en voir dans les films et les séries, c’est donc un album qui m’intéressait par son sujet. L’idée d’avoir impliqué les pères dans l’histoire, dont Alan qui n’a jamais été scout et qui vient épauler ses deux fils, est bien choisie car cela permet ainsi d’accompagner aussi le lecteur novice comme moi. Le récit est donc un instantané de vie, celui d’une semaine dans un camp scout, avec tous les participants : enfants de différents âges, encadrants et pères des jeunes scouts. A travers le comportement des uns et des autres, leurs interactions, les activités proposées et celles organisées par les jeunes en marge de la vie quotidienne du camp, on découvre que les valeurs prônées par le code des scouts ne sont pas toujours honorées par ceux qui font partie de la communauté (sans compter l’intolérance des encadrants). Certaines scènes sont un peu crues mais cela n’est pas vraiement étonnant de voir comment se comportent des adolescents mâles. Disons que la subtilité n’est pas leur point fort ! J’ai reconnu le graphisme noir et blanc typique de l’auteur, mélangeant réalisme avec une pointe de caricature, qui accentue certains défauts ou traits. Les personnages sont, dans l’ensemble, assez différenciés mais ils sont très nombreux et j’avoue que je ne me suis pas facilement repérée parmi eux (entre les différents ados et leurs pères, j’avais du mal à retrouver leurs liens de parenté par exemple … ou bien j’oubliais les noms). J’ai trouvé l’ensemble intéressant et sans concession mais ce n’est pas non plus une lecture passionnante : je n’ai pas réussi à m’attacher à un personnage en particulier, vu leur nombre et vu qu’il n’y en a pas un plus mis en avant que les autres. Ça se laisse donc lire sans aucun problème mais ça ne me restera pas en mémoire comme une lecture marquante … juste une lecture sur un sujet original que je ne connaissais pas vraiment !