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11 octobre 2019

Le travail m'a tué ---- Grégory Mardon et Hubert Prolongeau et Arnaud Delalande

LetravailmatueMadame Perez, veuve de Carlos, est au tribunal en attente du dénouement du procès qui l’oppose à l’entreprise de son époux. Dans les années 1990, Carlos, après des études brillantes, avait intégré l’entreprise automobile qui le faisait rêver tout jeune, affecté au service conception et monte peu à peu les échelons. Côté vie personnelle, sa famille s’agrandit peu à peu, avec l’arrivée de deux enfants. Mais au travail, la demande de performance toujours plus importante s’allie à des délais de plus en plus courts et Carlos ne compte plus ses heures au boulot …

Comme le titre l’indique, l’album s’appuie sur des faits qui ont secoué la société française (et probablement d’autres pays aussi) concernant la pression de plus en plus forte sur les travailleurs poussant ceux-ci à des solutions dramatiques. Dès les premières pages, on reconnaît le style graphique de Grégory Mardon, avec ses traits épurés et modernes et ses visages expressifs. Les couleurs varient en fonction des scènes : du bleu pour certaines, du jaune pour d’autres, ou bien du gris pour les scènes de nuit ou du rouge quand cela va mal par exemple. J’aime bien ce principe car cela rythme la lecture sans qu’on s’en rende vraiment compte. On sait tout de suite qu’on change de moment ou de lieu sans que cela soit forcément explicité autrement. Le récit est très réaliste et très effrayant. On voit comment une grosse entreprise peut broyer son personnel avec l’aide des dirigeants et de leurs sous-fifres en leur demandant toujours plus alors que tout le monde sait que ce n’est pas possible. Carlos était un passionné, heureux de travailler là et prêt à y mettre toute son énergie et ses connaissances mais même la passion peut être anéantie par des conditions de travai inhumaines. Et c’est sûrement parce qu’il avait cette passion qu’il n’a pas supporté. On le voit subir de plus en plus de pression et on a envie de lui dire de prendre le temps de réfléchir et d’analyser si tout ça vaut le coup mais en même temps, on comprend la pression extérieure familiale et sociétale qui pèse sur lui en tant que fournisseur des revenus familiaux (même si sa femme travaille aussi et qu’elle ne lui demande pas de travailler plus ou de gagner plus … au contraire !). Ces développements parallèles et indissociables, travail et famille, sont bien menés, de façon très crédible et font forcément écho à l’actualité. On connaît tous forcément quelqu’un qui subit les mêmes choses en priant pour que cela s’arrange pour lui. Pour moi, le travail n’étant qu’un moyen de gagner de l’argent pour vivre, je n’aurais pas hésité à démissionner pour aller voir ailleurs alors que pour Carlos, cela ne paraît pas concevable car c’est ce dont il rêvait, même si c’est finalement devenu un cauchemar. C’est donc un album très juste qui dénonce l’aspect inhumain et abusif du monde du travail actuel et il faut espérer que cela changera un jour … il semble que cela a commencé pour certaines entreprises mais elles sont trop peu nombreuses … ce serait donc à faire lire aux équipes dirigeantes puisqu’au niveau du commun des mortels, les travailleurs de base, on en est déjà tous convaincus !

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Commentaires
A
Pourtant, je croyais que le travail, c'est al santé ?!
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