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16 mai 2020

Les couloirs aériens ---- Etienne Davodeau et Joub et Christophe Hermenier

LescouloirsaeriensYvan vient d’avoir cinquante ans mais il vient de perdre ses parents, doit s’occuper de la succession et de leurs affaires, sa femme travaille en Asie et leurs relations ressemblent plus à des liens amicaux qu’amoureux, leur fils travaille au Canada et ne pense qu’à gagner de l’argent alors que leur fille s’est lancée dans la réalisation de films d’art et d’essai à Londres. Qui plus est, il vient de perdre son travail et a déménagé provisoirement dans le Jura, où Thierry et Sandra, des amis de longue date, lui prête une maison pour stocker toutes les affaires accumulées par la famille d’Yvan. C’est l’hiver et l’activité d’Yvan consiste surtout à déblayer la neige, à couper du bois, à réfléchir sur l’existence, sur les relations humaines, sur la famille, à faire son deuil et à trier les affaires de toute la vie de ses parents et accessoirement de sa propre vie …

Lire un album qui parle de deuil alors que je viens de perdre mon papa, cela m’aurait paru improbable mais ce titre était sélectionné pour mon club lecture spécial BD et on se demande parfois si le hasard n’a pas une intention qui lui est propre ! Le héros de l’histoire, Yvan, est de ma génération et s’appuie sur la vie d’un des auteurs, qui s’est retrouvé dans les mêmes conditions (perte de ses parents, de son travail). Le point de départ du récit, la fête d’anniversaire d’un cinqua alors que les trois auteurs, amis depuis la fac, étaient jeunes et invités à cette fête de « vieux », est d’ailleurs réel mais le reste est pure fiction … sauf le travail de deuil et les photos des objets hérités des parents, qui représentent toute une époque et toute une vie et dans lesquels j’ai retrouvé un pan de ma propre enfance/adolescence. Yvan est donc à une période charnière de sa vie et celle-ci est chamboulée par des évènements importants et peu joyeux. Il a donc tout pour être attachant et pourtant, je ne l’ai pas toujours trouvé très sympathique. Il a parfois des réactions peu tolérantes, voire irrespectueuses des autres, ce qui est tout simplement humain mais donc, quand c’est lui qui se retrouve du mauvais côté de la barrière, je n’ai pas trop eu pitié de lui. Les réflexions qu’il se fait, le questionnement à travers lequel il passe est universel et parle à chacun de nous à partir d’un certain âge ou en fonction de notre passé. Le graphisme d’Etienne Davodeau est bien reconnaissable, avec ses personnages réalistes mais aux caractéristiques typiques et j’ai apprécié que l’album soit en couleur, histoire de poser les différentes ambiances (beaucoup de tons dans le bleu et blanc pour les scènes extérieures et des couleurs ocres et chaudes pour les séquences en intérieur). L’ensemble est bien homogène et très agréable visuellement. Probablement que la perte qui m’a touchée récemment m’a fait aborder cette lecture différemment, même si je ne suis pas forcément reconnue dans les réactions d’Yvan mais je suis totalement en accord avec la morale finale ! Une lecture qui parle de vie et de mort et des relations humaines tout en émotion et en finesse.

Les avis de Meséchappéeslivresques et Moka.

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Commentaires
S
J'aime tellement ce que fait Davodeau, que je la lirai sans aucun doute.
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