Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La bibliothèque du dolmen
Derniers commentaires
20 mai 2020

Cassandra Darke ---- Posy Simmonds

Cassandradarke2016. Alors que Noël arrive à grands pas, Cassandra Darke, la soixantaine, Londonienne acariâtre et égoïste, tient la galerie d’art qu’elle avait acheté avec Freddie, son ex-mari, il y a plus de quarante ans et qu’elle a repris quand la maladie d’Alzheimer a été découverte chez Freddie. Mais en ce moment, elle essaie surtout de cacher les fraudes qu’elle a commise pour maintenir son train de vie luxueux, la seule chose qui lui reste avec son chien. Malgré son caractère de cochon, Cassandra a accepté de loger Nicki, la fille de Freddie et de sa seconde femme, qui n’est rien d’autre que la propre sœur de Cassandra et qui a une âme d’artiste. Mais la jeune femme ne respecte pas toujours les règles de vie imposées par sa logeuse et tante et elle amène parfois son petit ami qui a des fréquentations peu recommandables …

Peut-être que j’en dis un peu trop au sujet de l’histoire mais l’essentiel n’est pas révélé … rassurez-vous ! Mais j’ai voulu faire comprendre qu’il s’agissait d’un récit policier, ce qui n’est pas évident quand on lit les premières pages. Avec les albums de cette auteure anglaise, le titre de roman graphique prend vraiment toute sa dimension car il y a toujours beaucoup de texte comparé à la quantité de dialogues et j’aime la présentation du récit, avec des dessins dispersés un peu partout sur la page, des graphismes pleine page, des extraits d’articles de journaux, des lettres. Le style graphique est très reconnaissable avec des traits fins, délicats, des décors soignés, des personnages expressifs et toujours bien différents (mais avec parfois des ressemblances d’un album à l’autre : par exemple Nicki m’a rappelé Gemma Bovery) et des couleurs pastel, avec une dominance des tons bleu/violet dans ce titre. Il faut un minimum d’attention pour aborder cette lecture car il y a des sauts d’époque, d’une année sur l’autre, avec parfois quelques retours en arrière et comme c’est verbeux, cela prend un certain temps à lire. Il ne faut pas être rebuté par Cassandra, qu’on découvre au départ : elle n’est vraiment pas sympathique, se trouve toujours des excuses, est infâme avec les autres mais elle n’est pas le seul personnage principal du récit. Nicki a aussi un rôle très important et elle est beaucoup plus agréable que Cassandra, même si elle paraît parfois trop naïve. On voit les choses se dérouler, comment tout s’emboite, ce qui nous paraît évident ne l’est pas pour les personnages mais on a envie de savoir comment cela va se terminer pour eux. En même temps que le récit policier proprement dit, l’auteure nous décrit une société londonienne aisée et/ou artistique et en parallèle, des gens normaux voire même des personnes peu recommandables, ce qui fait contraste quand les deux mondes se croisent. C’est très anglais, et avec Noël en toile de fond, on ne peut que penser au Scrooge de Dickens en voyant le comportement de Cassandra. Posy Simmonds nous montre que le neuvième art peut être très littéraire, très fouillé, avec des développements psychologiques bien menés, avec une satire de la société anglaise réussie et grinçante. Une réussite mais je n’en attendais pas moins !

Les avis de Jérôme, Brize, Hélène.

Publicité
Commentaires
S
j'avais fort apprécié gemma bovery et tamara drewe - je vais donc ajouter ce livre-ci à ma liste
Répondre
La bibliothèque du dolmen
Publicité
La bibliothèque du dolmen
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 376 532
Publicité