True story ---- Kate Reed Petty

1999, dans une petite ville américaine. Nick a rejoint, en compagnie de son ami d’enfance Richard, l’équipe de crosse de son lycée à son arrivée en seconde et depuis, il se sent enfin appartenir à un groupe.  Entre études, matchs et soirées souvent alcoolisées durant lesquelles Max, un autre joueur de crosse, trouve toujours une bêtise à faire, l’adolescent n’a pas vu le temps passer et la dernière année de lycée est arrivée. Pour fêter l’arrivée des vacances de Noël et la fin de la sesssion d’examens, une grande fête est organisée où les étudiants du lycée public de Nick se mélangent aux étudiants du lycée privé. Parmi ces derniers, Alice, une élève de terminale, a trop bu et Richard, qui ne la connaît pas, lui propose de la ramener chez elle. Max, qui a trop bu lui aussi, s’installe sur le siège arrière à côté d’Alice.  Mais quand les deux garçons rejoignent l’équipe et ses supporters au restaurant local à l’issue de la soirée, ils affirment qu’ils ont pris du bon temps avec Alice et qu’elle était très demandeuse. Haley, une amie de Nick mais aussi une amie d’enfance d’Alice, est témoin de leur compte-rendu et s’offusque de leur comportement. La rumeur enfle rapidement et Alice voit sa réputation salie au point de ne plus rien contrôler, même si elle affirme qu’elle n’a rien fait et n’a en rien provoqué ces garçons …

La rentrée littéraire étant le thème d’un de mes clubs lecture et même si je n’ai pas pu assister à la rencontre, j’ai lu un titre pioché un peu au hasard. Tout d’abord, j’aime en général bien ce que la maison d’édition française édite et les thèmes abordant les rumeurs, la difficulté de savoir où se trouve la vérité quand chaque partie a une version d’histoire différente, le comportement des garçons vis à vis des filles dès l’école, m’attiraient bien. Même si le récit commence plus ou moins en 1999 (avec des flashbacks en 1995) avec la rumeur qui pointe son nez, et s’étale jusqu’en 2015, les sujets traités ici restent toujours d’actualité. Malheureusement, je me suis trainée comme une âme en peine dans ce roman qui mêle deux narrateurs (Alice et Nick) et différents types de narration : des emails, des souvenirs d’adolescence, des scripts de films, des lettres, des récits en temps réel (mais à différentes époques), d’autres en flashback, des interviews. Enfin bref, même si les grands chapitres regroupant une époque ou un type de narration sont assez longs, on saute quand même allègrement d’un narrateur à l’autre ou d’une époque à l’autre, à tel point que j’avais carrément la sensation de lire un roman différent de ce que j’avais lu précédemment tellement les choses semblaient avoir peu de relations entre elles. Cela aurait pu rester acceptable si j’avais réussi à m’attacher aux personnages mais cela n’a pas été le cas. J’ai trouvé Nick détestable : il est imbu de lui-même, malgré son insécurité chronique, il agit en enfant gâté et lors de son épisode qui décrit son alcoolisme, je ne souhaitais qu’une seule chose : le voir mourir pour qu’on en finisse ! La suite ne l’a pas racheté à mes yeux non plus. Quant à Alice et Haley, les seuls personnages féminins dignes de ce nom (les autres ne font que traverser les pages), elles ne m’ont pas paru sympathiques non plus : il y a quelque chose de forcé, d’artificiel dans leur comportement qui fait que je n’avais de pitié ni d’empathie (et il faut faire fort pour me laisser de glace vu que je suis capable de pleurer lors d’un spot de pub de 30 secondes !). Le seul suspense se situe autour de la rumeur : viol ou pas viol ? relation sexuelle existante ou non ? et malgré les rebondissements, parfois peu crédibles, survenant dans le dernier tiers du roman, il m’a semblé que la révélation finale était prévisible. Et pour finir, il y a une dernière virevolte pseudo-psychologique qui m’a paru à nouveau artificielle, comme si elle était là pour expliquer toutes les maladresses du roman. Je suis ressortie de cette lecture vraiment peu convaincue par l’exercice, et je peux dire que ce choix fut une mauvaise pioche pour moi !