Transperceneige : Extinctions (tomes 1 et 2) ---- Rochette et Matz
La Terre va mal et l’humain n’aide pas à sauver notre planète. Les animaux sont en voie d’extinction, soit par pollution et réduction de leur milieu naturel, soit à cause de la chasse. Les ressources s’amenuisent et la révolte gronde. Une organisation écologique, les Warthers, organise des manifestations, brûle des immeubles de sociétés polluantes, provoquant des milliers de victimes dans les incendies. Le chaos s’étend à tous les continents et un inventeur multimilliardaire chinois, Mr Zheng, n’a pas d’espoir sur un éventuel changement. Il est convaincu qu’une catastrophe majeure va venir mettre les pendules à l’heure en diminuant drastiquement la population et pour permettre la survie de l’humain, il a créé un train spécial, où un certain nombre de personnes pourront embarquer en fonction de leurs qualifications et leurs dons, des gens qui seront utiles à la communauté restante. La sélection démarre alors qu’un groupe d’Indiens d’Amazonie, sous la houlette de leur chef et de Jerry, le dirigeant des Warthers, ont d’autres plans beaucoup plus sombres ...
Ces deux tomes sont le prologue à la série du Transperceneige (mais il devrait au moins y avoir 3 volumes) et n’ont pas tardé à paraître après Terminus (il n’a fallu attendre que quatre ans avec seulement un an entre l’acte I et l’acte II). Là encore, pas de coupure graphique avec les opus précédents ; trait simple et un peu brouillon, décors plutôt épurés, couleurs froides et souvent sombres, qui créent une ambiance lourde et angoissante. On sent, à travers le dessin, tout le chaos qui bouillonne, prêt à exploser, la Terre et la nature qui partent à vau-l’eau du fait des actions humaines et la peur des gens devant ces bouleversements, tant naturels que provoqués par une poignée de personnes. C’est intéressant de voir les choix effectués par les auteurs, que je trouve originaux et bien menés et on n’a pas de mal à s’imaginer qu’une telle chose pourrait très bien avoir lieu un jour (sauf du côté de la technologie d’un train qui ne s’arrête jamais et qui permettrait une vie en totale autonomie car on en est loin pour l’instant). Forcément, compte tenu qu’on se retrouve avant les évènements de la trilogie Transperceneige, tous les personnages sont nouveaux et du coup, on peut très bien lire ces deux tomes avant toute chose (même si la fin de ce prologue n’est pas encore parue). De nouveaux thèmes surgissent avec l’écologie et ses dérives quasi-religieuses, l’extinction de masse et le changement définitif du monde tel que nous le connaissons. Si l’ensemble de cette série est assez sombre, il m’a semblé que ces deux tomes l’étaient encore plus et étaient plus effrayants, peut-être tout simplement parce que cette histoire paraît si proche de notre présent et que les sauveurs potentiels ne semblent pas légion ni toujours très recommandables. Une fois lancée dans cette apocalypse climatique (mais pas que !), j’ai eu du mal à m’arrêter dans ma lecture et je languis de découvrir la fin de ce récit des origines du Transperceneige, même si on sait que le train roulera encore plusieurs dizaines d’années après ça !