L'été fantôme ---- Elizabeth Holleville

Louison, au seuil de l’adolescence, et sa grande sœur Lydie vont passer l’été chez leur grand-mère, qui vit dans une maison près de la mer. Elles y seront rejointes rapidement par leurs cousines et ce quatuor de filles entend bien profiter de leurs vacances. Mais Louison est la plus jeune et est parfois laissée à l’écart des activités des autres, qui pensent surtout aux garçons et aux sorties dans les bars. Elle s’occupe alors comme elle peut dans le grand jardin ou en observant les photos familiales trônant sur les murs de la maison, découvrant ainsi que sa grand-mère avait une sœur, Lise, dont personne n’avait jamais parlé avant. Un jour, alors qu’elle s’ennuie toute seule, Lise lui apparaît, l’invitant à jouer avec elle …

J’ai découvert cette auteure via Axolot qui invite différents dessinateurs à participer aux albums de la série en illustrant une anecdote scientifique et elle avait donc participé au tome 5. Son dessin, très ligne claire, est bien reconnaissable et je le trouve plutôt agréable, même si en général, je ne suis pas fan des grands aplats de couleur. Mais là, vu les teintes choisies, ce n’est jamais agressif : il y a beaucoup de tons violet/mauve et de rose/orangé mais ils sont doux, comme on peut le voir sur la couverture. Et puis, c’est l’été et il fallait qu’il y ait un côté lumineux et ensoleillé tout en conservant un aspect légèrement assourdi dans l’éclat pour coller au fantastique du récit. J’ai apprécié la taille de la police de caractère qui facile la lecture mais pas la police en elle-même qui n’est pas toujours aisée à déchiffrer (surtout les U, qui sont parfois en minuscule et parfois en majuscule). L’aspect un peu naïf du dessin colle aussi merveilleusement à l’histoire de cette fillette qui va bientôt basculer de l’enfance à l’adolescence et cela donne aussi un petit côté intemporel à l’ensemble, favorisant le côté nostalgique du récit. En le lisant, je ressentais presque les sensations que je pouvais avoir l’été quand j’étais jeune, cette espèce de langueur, d’oisiveté et parfois d’étrangeté devant tout ce temps libre. Il n’y a rien d’effrayant dans la rencontre entre Louison et Lise, même si on ne sait pas où ça va mener et que la fin semble un peu plus angoissante mais il y a néanmoins un petit mystère sur le passé de Lise. J’ai bien aimé cet album un peu contemplatif comme les longues journées d’été où rien ne se passe vraiment et qui semblent s’étirer démesurément. D’ailleurs, j’ai la dernière parution de cette auteure qui m’attend sagement !