Berlin-Est, 1989. Mirco, jeune garçon à l’aube de l’adolescence, préfère passer son temps le nez dans les livres plutôt que de s’occuper de sa petite sœur agaçante ou de socialiser avec ses camarades de classe, même s’il participe activement aux Jeunes Pionniers de la Jeunesse Libre Allemande. Mais ce matin-là, une déviation inattendue du bus l’amenant au collège lui permet de faire la connaissance d’un nouvel élève, Torsten, qui semble à l’opposé de Mirco. Autant l’un est timide, craintif et effacé, autant l’autre est rebelle, fort en gueule et plutôt sportif. Mais c’est autour de la table de ping-pong de l’école que vont se tisser les amitiés, indifférentes aux bouleversements historiques qui se préparent …
Je suis toujours à l’affût de romans graphiques autobiographiques, surtout quand ils abordent des pays et des époques que je connais assez mal. La couverture et la taille de cet album a donc bien aidé à le repérer à la médiathèque. Je me suis demandée ce que ces gamins faisaient et il s’avère qu’ils sont en train de saluer à la façon des Jeunes Pionniers, groupe socio-politco-familial de la RDA qui faisait le lien entre le pays, l’école et la famille mais qui, au vu du salut effectué, me fait plutôt froid dans le dos ! On découvre Mirco et sa famille, qui vivent dans Berlin-Est et comme tout adolescent qui se respecte, Mirco s’intéresse plus à ses livres et à ce qui se passe dans son entourage proche qu’à l’agitation qui secoue le pays, prémices de l’effondrement du mur. On voit bien que les adultes parlent de ceux qui sont passés de l’autre côté, qu’ils envisagent toujours la possibilité de traverser aussi si cela ne s’avérait pas aussi dangereux avec des enfants mais au niveau des enfants, cela paraît lointain et de peu d’intérêt. Leur vie quotidienne s’articule autour des cours à l’école, des moments de récréation, des liens d’amitié ou d’opposition qui se tissent entre eux, du sport omniprésent pour beaucoup, des soirées en famille, des cours de piano, des journées passées chez les Jeunes Pionniers et puis c’est tout ! J’avais espéré découvrir beaucoup de chose sur la vie de ce côté-là du mur mais au final, cela reste très survolé, le récit se focalisant surtout sur le ping-pong et l’organisation d’un tournoi. Le graphisme est simple, enfantin et coloré et j’ai trouvé qu’il collait bien au sujet mais j’ai souvent été un peu agacée par des détails un peu bizarres : certains nez ressemblent à des gants de ménage (pour ne pas citer de marque bien connue) ou bien les sourcils s’apparentent plus à des excroissances sur le crâne ! Malgré ses presque 300 pages, l’ensemble se lit facilement et rapidement mais à part quelques petites choses comme l’organisation des Jeunes Pionniers que j’ai découvert ici, je n’ai pas appris grand-chose et je me suis presque ennuyée dans l’organisation de ce fameux tournoi de tennis de table. Une petite déception !