Sur ma peau ---- Gillian Flynn
Camille Preaker, une jeune journaliste dans un obscur
journal de Chicago, est envoyée dans sa ville natale de Wind Gap, Missouri,
pour effectuer un reportage sur des disparition d'enfants. En effet, un an
auparavant, une fillette d'une dizaine d'années avait été retrouvée morte, les
dents arrachées et voilà qu'une nouvelle fillette a disparu. Mais Camille a
essayé de fuir son enfance en quittant Wind Gap. Elle a tenté, parfois sans
grand succès comme son corps couvert de cicatrices le témoigne, d'oublier une
de ses jeunes sœurs décédée quand Camille avait 13 ans, de même qu'elle a tenté
de s'éloigner d'une mère froide et culpabilisante et la voilà retombée dans le
piège familial …
Au vu du résumé, je m'attendais à dévorer ce livre mais j'ai finalement traîné lors de cette lecture. La faute est sûrement due à une héroïne à laquelle je n'ai pas pu m'attacher et au fait que ce que je pensais être un polar bien glauque (au vu de la couverture noire) a tourné à la quête identitaire et au questionnement intérieur d'une héroïne pour laquelle je m'inquiétais finalement très peu. Les traumatismes de l'enfance qu'elle a subi, le manque d'amour maternel, la perte d'une sœur, tout cela aurait du contribuer à avoir de l'empathie pour elle mais cela n'a pas été le cas car elle est refermée sur elle-même et essaie de passer sa douleur sur son corps. Cela est compréhensible de la part d'une fille plus jeune et justement, Camille n'a pas évolué depuis son adolescence, elle se comporte comme telle et c'est une chose qui a desservi l'héroïne à mes yeux. C'est un peu comme si elle n'avait pas vraiment essayé de se sortir de ses problèmes intérieurs et qu'elle restait passive. Elle a ainsi perdu un peu de l'attachement que j'aurais pu avoir pour elle. La description de la petite ville provinciale est par contre excellente : les influences que certaines familles ont sur d'autres, les manipulations psychologiques et les violences souterraines, les rumeurs créées de toutes pièces rendent l'atmosphère étouffante. Le final est prévisible dès la moitié du livre et n'a rien de très original. Il me semble qu'à force de trop essayer de vouloir faire glauque, l'auteur a perdu de sa spontanéité et cela donne un ensemble artificiel et un peu forcé qui ne m'a pas prise aux tripes.