L'exorciste --- William Peter Blatty
Chris McNeil, actrice divorcée et mère de Regan, une fillette de onze ans, s’est installée dans une maison cossue de Georgetown, un quartier de Washington DC car elle tourne un film dans les environs. Willie et Karl, un couple de Suisses, s’occupent de la vie quotidienne du foyer tandis que Sharon assiste Chris dans son travail en tant qu’assistante personnelle. Alors que tout se passe bien et que tout le monde est heureux et bien installé, Regan commence à se plaindre de bruits étranges dans sa chambre, ainsi que d’odeurs désagréables. Chris trouve aussi que la pièce est souvent glaciale et comprend que Regan passe beaucoup de temps dans la salle de jeu du sous-sol, où elle joue avec une planche de oui-ja. Mais les choses vont empirer : Regan va se mettre à agir de façon bizarre et Chris, après lui avoir fait subir de nombreux examens médicaux et vu divers docteurs, ne sait plus à qui s’adresser pour enrayer le cauchemar que fait vivre Regan aux habitants de la maison …
Bon, qui ne connaît pas cette histoire de gamine possédée et agissant de façon particulièrement horrible ? Je pensais avoir déjà lu le roman mais en fait, je me suis aperçue que ce n’était pas le cas et comme j’ai vu le film il y a vraiment très longtemps (la première fois quand j’avais douze ou treize ans au cinéma et la seconde fois avec mon homme mais ça date d’au moins une vingtaine d’années !), mes souvenirs étaient devenus suffisamment vagues pour ne pas gâcher ma lecture. Hélas, elle n’a pas été très bonne pour la simple et bonne raison que ... comment dire ... je ne sais pas si c’est juste dû à la traduction ou si c’est plus global, mais j’ai trouvé l’ensemble terriblement mal écrit et pourtant, je ne suis pas difficile sur ce plan ! En général, j’aime juste que l’écriture d’un livre ne se fasse pas remarquer, que cela soit fluide et facile à lire mais là, entre les phrases aux tournures bizarres, les mots à pouffer de rire (qui peut s’exclamer « crotte ! » devant sa fille qui semble possédée ?) et des dialogues semblant surréalistes (particulièrement avec l’inspecteur de police qui ressemble un peu à Colombo sans en avoir l’intelligence), je me suis trainée comme une âme en peine au fil des pages. Du coup, comme je voulais me débarrasser de cette lecture pénible, j’ai carrément accéléré mon rythme au détriment des autres livres que je lisais parallèlement et qui pourtant me plaisaient cent fois mieux. Mais je pense que, même si la traduction paraît maladroite et un peu vieillotte, le problème est aussi dans la construction du récit, en commençant par le prologue qui n’a franchement aucune utilité. Quant aux personnages, aucun n’est attachant, les situations sont mal décrites et n'ont créé aucun sentiment en moi, hormis l’ennui profond et même les scènes censées être effrayantes lorgnaient plus du côté du grand Guignol (bon, je n’avais pas été non plus très impressionnée par le film !). J’avais beau essayer de replacer le roman à l’époque de son écriture au début des années 1970 pour lui trouver des excuses mais ça n’a pas très bien fonctionné, ma tolérance au style général ayant très vite atteint ses limites. J’ai l’espèce de suite que l’auteur a écrit dans les années 1980 que je comptais lire dans la foulée mais après une telle expérience, j’hésite (mais j’ai vu que ce n’était pas le même traducteur !) ... en attendant, pour me motiver et me réconcilier avec L’exorciste, je vais essayer de voir la nouvelle série qui a été adaptée de ce roman qui semble être considéré comme l’un des plus grands romans d’horreur de tous les temps mais qui a été à des années-lumières de fonctionner pour moi !