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26 mars 2023

Ce gene de petites choses ---- Claire Keegan

CegenredepetiteschosesEn cette année 1985, l’automne se prépare à laisser la place à l’hiver en cette fin novembre glaciale dans la petite ville irlandaise de New Ross. Pour Bill Furlong, propriétaire du dépôt de bois et de charbon, cela signifie beaucoup de travail avec de nombreuses livraisons à effectuer et surtout une belle rentrée d’argent qui pourra lui permettre de payer les factures et peut-être faire quelques travaux sur la maison familiale et des réparations sur sa camionnette. Et puis, il y a aussi Noël qui se profile à l’horizon et il faudra aussi prévoir les cadeaux pour ses cinq filles et son épouse Eileen. Pour cet homme, élevé par sa mère tombée enceinte à l’adolescence, rejetée par ses propres parents, mais épaulée et protégée par la veuve protestante chez qui elle travaillait comme domestique, sa vie lui parait heureuse et réussie. Mais peu avant Noël, lors d’une livraison de charbon au couvent catholique des religieuses du Bon Pasteur, un des gros clients de Bill, celui-ci découvre une adolescente en piteux état et se cachant dans la réserve de charbon. Cela lui rappelle un épisode plus ancien où il avait découvert un groupe de jeunes filles travaillant dur à nettoyer le sol d’une chapelle, sans chaussures et frissonnantes, et que l’une d’elles lui avait demandé désespérément de l’emmener à la rivière pour qu’elle s’y suicide. Bill avait alors parlé de l’incident à Eileen mais celle-ci lui avait conseillé de l’oublier, le couvent étant un acteur important et puissant dans la ville grâce à la blanchisserie tenue par les religieuses hébergeant des jeunes filles abandonnées par leurs familles …

Le thème des couvents de la Madeleine en Irlande est connu depuis plusieurs années grâce au scandale médiatisé lors de la découverte de corps dans des tombes anonymes dans l’enceinte d’un couvent à Dublin qui avait été vendu à un promoteur immobilier en 1998 puis grâce au film The Magdalene Sisters en 2002 qui a montré les conditions de vie dans ces couvents/blanchisseries. C’est donc pour le sujet et la petite taille du livre que j’ai choisi ce titre pour la rencontre d’un de mes clubs lecture qui avait pour thème les éditions Sabine Wespieser (du coup, avec Pietra viva et celui-ci, j’ai pu en lire deux !). J’ai trouvé le style très agréable et le roman est facile à lire car l’auteure mélange aussi bien les descriptions que la psychologique des personnages, ce qui donne un rythme fluide. Et puis, c’est aussi original et intéressant d’avoir un protagoniste masculin confronté à ces filles exploitées alors que sa propre mère a réussi à échapper à ça grâce à sa patronne très progressiste pour l’époque (vu que Bill était né juste après la guerre). Par contre, tout au long de ma lecture, j’avais toujours du mal à m’imaginer à la fin 1985 mais je m’imaginais plus juste après la guerre : l’ambiance, la façon de vivre, les livraisons de charbon, le couvent, la condition féminine, tout cela me faisait plus penser à Dickens qu’au 20ème siècle et que la période décrite était celle à laquelle j’avais déjà commencé à travailler et que je venais juste de me fiancer ! On voit le questionnement de Bill, confronté à ces pauvres filles qu’il ne peut s’empêcher de comparer à ses enfants, se disant que cela pourrait être ses propres filles alors que sa femme, qui devrait être solidaire des autres femmes, semble moins concernée, moins révoltée par les conditions de vie qu’il lui révèle avoir observées. Je trouvais donc la construction du roman vraiment intéressante dans cette opposition mais au moment où cela devient encore plus passionnant à mes yeux, quand Bill prend une décision qui va forcément avoir un impact important, pfff, voilà la fin du livre !!!! J’avoue que j’ai été très très frustrée !!!! Voir comment les religieuses allaient réagir, comment l’influence du couvent pourrait se faire sentir en dehors de la peur diffuse qu’il propage parmi la population de la ville, cela aurait été mille fois plus fascinant … mais cela ne sera donc pas abordé, à ma plus grande déception ! Du coup, le roman m’a paru au final plutôt fade, même s’il se lit facilement.

Les avis de Hélène, Laure, Cathulu, Stemilou, Choup et Jostein.

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Commentaires
A
J'ai beaucoup aimé cette histoire.<br /> <br /> Je decouvre votre blog et je reviendrai.
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