Canalblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
La bibliothèque du dolmen
Publicité
Derniers commentaires
21 février 2023

Rocking chair ---- Alain Kokor et Jean-Philippe Peyraud

RockingchairL’Ouest américain est synonyme de vie meilleure pour beaucoup de familles ayant quitté l’Europe. Pour la famille du jeune Kees et celle de la jeune Daatje, Protestants d’origine slave, la traversée du pays nécessite l’emploi d’un guide mais ce dernier se révèle être un voyou qui, pensant que les deux familles cachent de l’or dans leurs maigres affaires, les amène dans un guet-apens. Après une fusillade nourrie, les seuls survivant sont les deux enfants qui vont devoir s’organiser comme ils peuvent, récupérant tout ce qui n’a pas été détruit dans l’affrontement et surtout le rocking chair ouvragé de la mère de Kees que Daatje a toujours trouvé magnifique et rassurant …

En regardant la couverture, on ne sait pas trop si on va découvrir une histoire triste ou une histoire paisible car on peut supposer le pire en voyant le fusil. En fait, il s’agit de l’histoire d’un rocking chair nouvellement arrivé en Amérique. L’objet est magnifiquement ouvragé et on sent tout l’amour qui a été mis dans sa création, rappelant tout le folklore slave. Je peux tout à fait comprendre l’engouement de Daatje vis-à-vis de ce fauteuil, même s’il n’appartient pas à sa famille mais juste à l’autre famille qui voyage avec eux. On sent une certaine tension entre les deux enfants : Kees semble un peu plus âgé et souvent agacé par l’attitude de Daatje et puis, je pense qu’ils sont à cet âge où les relations fille-garçon commencent à se modifier et tout semble agacer alors qu’on est finalement plutôt attiré. Mais voilà, ces deux gamins vont se retrouver seuls en pleine nature sauvage, sans aucune idée d’où aller, sans grande expérience de la vie quotidienne. J’ai trouvé ces deux préadolescents attendrissants et attachants et j’ai tremblé pour eux car il leur arrive des aventures dangereuses et si la nature qui les entoure est sauvage, l’animal le plus dangereux qui la fréquente reste quand même l’humain ! J’ai été étonnée (et triste) de voir qu’on abandonnait ces deux personnages pour suivre le parcours du rocking chair, pauvre victime de la cupidité des hommes, et je me demandais jusqu’où on allait aller mais l’histoire est une boucle qui fait que le hasard peut parfois faire bien les choses. A part que le final est inattendu et pince le cœur ! Le graphisme m’a beaucoup plu aussi : il est sobre, avec des contours bien marqués qui pourraient paraitre un peu brouillon mais que j’ai trouvés dynamiques. Les personnages sont bien représentatifs de leur caractère … je trouve qu’on arrive à savoir quelle sera leur attitude rien qu’à les regarder. Les couleurs sont douces et les scènes sont travaillées en bichromie avec des tons différents en fonction des lieux et des moments (du gris  ou du bleu pour les scènes de nuit, du beige ou de l’orangé pour des scènes de jour) mais il y a parfois quelques touches de couleurs se mélangeant d’une scène à l’autre, comme pour une transition ou pour l’aspect dramatique. L’album montre toutes les bassesses humaines, heureusement compensées par quelques personnages attachants et gentils et la difficulté de vivre dans un nouveau pays encore sauvage. Mais cela parle aussi de l’attachement à ses racines, à certaines choses qui peuvent relier les gens entre eux, leur donnant des motivations puissantes. C’est beau et plein d’émotion !

L'avis de Mo.

Publicité
Commentaires
La bibliothèque du dolmen
Publicité
La bibliothèque du dolmen
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 377 461
Publicité
Publicité