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14 mars 2023

Mort aux cons ---- Corbeyran et Saint-Georges d'après Carl Aderhold

MortauxconsBen vit en couple avec Christine et mène une vie bien rangée, entre leur appartement et son travail sans grand intérêt à ses yeux. Il ne supporte plus trop l’ambiance générale et trouve que le niveau intellectuel de la société française diminue rapidement au vu des émissions de talk-show et de téléréalité que propose le petit écran, sans compter l’indifférence des gens envers autrui. C’est lors d’une nuit d’insomnie à comater à moitié devant la télé qu’il se fait griffer par la chatte de la voisine, habituée à passer ses soirées sur le canapé, que, fou de rage, il la jette par le balcon. Le lendemain matin, il découvre tous les habitants de l’immeuble catastrophés par la mort du félin et prêts à soutenir sa maitresse éplorée. C’est pour lui la révélation : il faut provoquer des évènements poussant les gens à s’entraider et il passe alors la vitesse supérieure à kidnappant des chiens lors de leurs promenades nocturnes …

Avec un titre pareil, je pensais que j’allais lire une histoire amusante et décalée, montrant les travers de nos sociétés modernes. Je n’avais jamais entendu parler du roman qui est donc ici adapté et je pensais même à l’origine, vu que je n’avais pas lu la mention « d’après … » que ce serait un album dans le genre Faut pas prendre les cons pour des gens. Alors, effectivement, on est bien dans le décalé avec un point de départ avec un narrateur très parti pris : on est entouré de cons et il faut les éliminer ! Et puis, qui n’a pas pesté après quelqu’un en le considérant comme un boulet pour la société et en souhaitant discrètement de le voir disparaitre ? Le graphisme est plutôt froid, sobre, surtout dans les décors épurés, avec des personnages assez réalistes (bien que certains soient plus accentués vers la caricature) et les couleurs sont à l’avenant, avec des couleurs neutres dans la palette beige/bleu/rose/vert mais toujours délavées. J’ai trouvé que le style de dessin correspondait bien à l’ambiance du récit, avec le détachement glacial de Ben envers ses semblables et son absence de sentiment et d’empathie au moment de se débarrasser de ceux qu’il considère comme nuisibles. Par contre, côté humour, je ne peux pas dire que j’ai rigolé souvent. Le sujet verse bien évidemment dans l’humour noir mais je n’y ai pas trouvé le mordant et l’ironie que j’en attendais. Est-ce parce que Ben tue un chat au départ que je l’ai pris tout de suite en grippe ? Parce qu’il faut quand même avouer que, parmi les meurtres qu’il commet, certains sont un peu excusables ou tout au moins compréhensibles. Mais ce que j’attendais surtout, c’est de voir comment cela allait tourner pour notre narrateur qui, il faut le dire, a quand même beaucoup de chance : personne ne semble se douter de quoi que ce soit mais c’est peut-être là aussi un autre moyen de souligner l’indifférence des gens les uns envers les autres. J’ai donc trouvé quelques longueurs parce qu’il y a une succession « d’accidents en tous genres » qui ne font pas vraiment avancer l’histoire : cette longue liste pointe bien la folie et l’absurdité de Ben, la soulignant en long et en large, pour nous amener à la conclusion finale, plutôt philosophique mais que j’avais devinée et comprise depuis longtemps. L’idée est donc originale et cela ne m’a pas déplu mais j’aurais sûrement préféré un style plus grinçant, plus ironique.

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