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22 mars 2023

Ne m'oublie pas ---- Alix Garin

NemoubliepasClémence s’apprête à passer le concours d’entrée à l’école nationale de théâtre quand elle apprend que sa grand-mère a encore fugué brièvement de l’institution où elle a été placée à cause de sa maladie d’Alzheimer. Avec sa mère, la jeune femme va donc rencontrer les gérants de la maison de retraite qui leur suggère une camisole chimique qui est le seul traitement pouvant assurer la sécurité de Marie-Louise, qui croit qu’elle n’est qu’une adolescente et que ses parents l’attendent à la maison. Mais pour Clémence, cette solution parait impensable et sur un coup de tête, elle décide d’exaucer le vœu de sa mamy : l’emmener dans la maison pour elle a grandi. Les voilà donc parties toutes les deux sur les routes sans avoir prévenu quiconque …

Le hasard a voulu que j’emprunte à la médiathèque deux albums qui racontent des histoires impliquant des personnes âgées ! Mais si le sujet du placement en institution du genre EHPAD ou maison de retraite plus ou moins médicalisée est bien présent dans les deux cas, il est traité différemment dans chaque album. Ici, on voit plutôt le problème des personnes bien physiquement mais dont la mémoire est très défaillante. J’ai trouvé que le rendu de la maladie d’Alzheimer est très réussi et je n’ai eu aucun mal à me mettre à la place de Marie-Louise, qui confond passé et présent, qui ne reconnait plus personne, qui ne comprend pas où elle se trouve mais qui a par moments des instants de lucidité qui lui font dire qu’elle croit qu’elle perd la tête. On voit donc aussi comment cette maladie se répercute sur les proches : la fille de Marie-Louise (et donc la mère de Clémence) ne peut pas s’en occuper car elle travaille et Clémence a sa propre vie, qu’elle essaie de construire peu à peu mais on sent leur douleur quand Marie-Louise ne les reconnait pas et les traite comme des étrangères. On sent aussi leur culpabilité constante pour ne pas pouvoir faire plus pour Marie-Louise et de se sentir pas assez présentes à ses côtés, se contentant de visites régulières sans pouvoir s’en occuper tout le temps. Le road trip effectué par la doyenne qui s’est perdue dans ses souvenirs et sa petite-fille qui se cherche encore sera l’occasion pour les deux femmes de retisser des liens fragiles, comme en miroir des liens forts qui les liaient dans le passé, quand Clémence passait beaucoup de temps chez ses grands-parents. Le dessin est doux, tout en finesse, avec des couleurs pastels, des décors parfois juste suggérés et des personnages dont j’ai particulièrement aimé le graphisme, mélangeant rondeurs et traits anguleux et amplifiant les expressions, avec parfois un petit clin d’œil aux mangas. Le récit fait la part belle aux sentiments mais ne néglige pas l’action car il y a des moments forts qui servent de point de bascule aux évènements. Il me semble que tout le monde peut se retrouver dans cette histoire qui est à la fois actuelle mais aussi universelle car elle aborde le lien entre parents et enfants (au sens large puisqu’on peut y englober les petits-enfants) et ce qu’on veut faire pour faciliter le reste de vie des plus anciens, plus particulièrement ceux touchés par des maladies dégénératives. C’est beau, humain et si vous êtes comme moi, préparez les mouchoirs ! 

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Commentaires
S
cela me semble effectivement bien émouvant :)
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