La baleine blanche des mers mortes ---- Wellenstein et Boiscommun
La Terre n’est plus ce qu’elle était à cause des humains. Les mers et les océans sont morts à cause de la pollution et du réchauffement climatique, transformant le monde en gigantesque désert. Une grande partie de la population mondiale a disparu et les survivants s’accrochent comme ils peuvent, surtout que des marées fantômes balaient la planète régulièrement, prenant l’âme de ceux qui se retrouvent sur leur chemin. Bengale, un voyageur solitaire, arrive à Paris quand une marée se déclenche et il est témoin de la symbiose étrange de Chrysaora, une jeune femme de passage dans la ville, qui ne semble pas touchée par les méduses qui l’entourent. Les deux nouveaux arrivants sont vite pris en charge par un groupe de musiciens implantés à l’Opéra Garnier, qui jouent à chaque marée pour se protéger. Mais l’exorciste en chef de la troupe a particulièrement peur d’une baleine blanche qui vient régulièrement rôder autour de l’Opéra …
Je n’avais pas lu le résumé de couverture et avais emprunté cet album à la médiathèque juste pour son titre étrange. Je crois que je pensais découvrir peut-être un récit historique dans le genre chasse à la baleine, la couleur de celle-ci m’évoquant forcément Moby Dick (bon d’accord, c’est un cachalot mais on ne va chipoter) ! Et voilà donc que je découvre une histoire fantastique postapocalyptique et on est quasiment plongé dans le vif du sujet dès les premières pages, ce qui peut être perturbant et déroutant. Heureusement, j’ai tout de suite bien accroché avec le graphisme réaliste mais accentué dans les traits et caractéristiques des personnages (par exemple, quand ils sont minces, ils sont vraiment filiformes !) et les couleurs lumineuses qui jouent beaucoup avec les dégradés des tons constituant chaque scène (du bleu pour les marées et du rouge/orange pour les scènes d’intérieur). Une fois que je me suis coulée dans le récit, j’ai trouvé l’ensemble assez fluide et plutôt original, même si l’atmosphère m’a souvent rappelé les albums SF des années 1980-1990 (je pense par exemple à Aquablue où les océans sont là omniprésents). Mon principal bémol concerne la fin, que j’ai trouvée trop précipitée, même si certains des « problèmes » développés au fil des pages ont été résolus. On pourrait penser qu’une suite pourrait voir le jour mais cela peut aussi s’arrêter là ! Mais j’ai quand même ressenti un petit sentiment de frustration. Pour conclure, j’ai plutôt bien apprécié cette lecture originale qui, à travers un récit fantastique et futuriste, parle d’écologie et de respect des êtres vivants.
L'avis de Noukette.