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5 avril 2023

Iris, deux fois ---- Anne-Laure Reboul et Naomi Reboul

IrisdeuxfoisIris, auteure reconnue grâce à ses trois romans à succès, attend avec impatience de savoir si elle recevra le prix Renaudot et son mari éditeur en est convaincu, ne cessant de lui affirmer que son talent sera récompensé. Mais la nuit, Iris rêve et la vie qu’elle vit dans ce monde onirique est loin d’être une vie idéale : elle travaille dans un hypermarché, est mariée à un homme alcoolique et mère d’un enfant aux capacités scolaires limitées. A chaque réveil, Iris a vraiment la sensation que tout ce qui s’est déroulé dans son cauchemar est réel et qu’elle l’a vécu, jusqu’à ne plus savoir quelle est sa vrai vie …

C’est après voir terminé cette lecture que je suis allée voir si j’avais lu d’autres titres de ces deux auteures (deux sœurs, une au scénario et l’autre au dessin) et j’ai trouvé que j’avais effectivement lu La tomate, de la même scénariste donc (mais elle avait travaillé dessus avec Régis Penet). Je parle de ça parce que j’ai terminé cet album avec beaucoup de questions et un sentiment de frustration et d’inachevé … frustration que j’avais retrouvée aussi dans la lecture de La tomate mais pas au même niveau. Ici, c’est essentiellement la fin qui m’a laissée sur ma faim ! On découvre Iris, romancière à succès et qui mène une vie très agréable, dans un milieu culturel privilégié, au côté d’un mari prévenant. Mais ses rêves lui font vivre une deuxième vie où elle galère dans un monde où elle fait bouillir la marmite pour sa famille grâce à un travail qu’elle déteste et dans lequel elle ne trouve aucune reconnaissance, avec un mari alcoolique et geignard (qui était un de ses ex dans sa vie d’écrivaine !) et un fils qui a visiblement un problème de développement intellectuel. Le contraste entre ces deux vies est violent et oppose deux pans de la société : les riches privilégiés (ici, on pourrait même dire parisiens) et le peuple ouvrier qui peine à boucler les fins de mois malgré tous leurs efforts (et là, on serait plutôt en province ou tout au moins en banlieue). Le seul point commun aux deux vies d’Iris tient dans la littérature (mais je n’en dis pas plus). Au fur et à mesure des nuits, Iris ne sait plus qui elle est et quelle vie elle mène réellement et elle doit affronter le problème seule. Le graphisme est sobre, un peu trop à mon goût car le manque de détail des visages figent un peu les expressions des personnages, et il est facile de différencier les deux mondes grâce aux couleurs utilisées : beaucoup de gris et des tons froids dans le « rêve » et de l’orange et des teintes plus chaudes dans la « réalité ». Je dois dire que le dessin m’a paru souvent froid et sans émotion, rendant difficile pour moi de tisser un lien émotionnel avec les personnages et me laissant détachée du récit. Par contre, les questions que cette histoire soulève sont intéressantes : laquelle des vies est réelle, peut-on écrire une histoire puissante si on vit dans un cocon, peut-on « rater » sa vie à cause d’un mauvais choix, quelles choses peuvent pousser les gens à réagir et à changer, quelles sont les raison d’un succès, et j’en oublie. Mais les réponses à ces questions ne sont pas toutes évoquées dans l’album et l’absence de fin affirmée (puisque c’est aux lecteurs de décider) m’a un peu frustrée, comme si les auteures ne savaient pas trop comment conclure cette histoire étrange et avaient botté en touche (une image que je trouve très représentative). Après en avoir discuté avec mon chéri qui était tout aussi perplexe que moi, on en a déduit certaines choses mais d’autres lecteurs pourront s’imaginer tout autre chose ! Un petit sentiment d’inabouti qui a un peu douché mon impression globale.

Les avis de Noukette et Meséchappéeslivresques.

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