Back to perdition tomes 1 et 2 ---- Marie et Vanders
Tome 1
A Perdition, petit bled dans la région de Darwin, dans le nord de l'Australie, en 1994, Connors tient une ferme de crocodiles, aidée par son bras droit, Bruce. Les deux hommes emploient des aborigènes pour faire le sale boulot et les considèrent comme des animaux, au grand dam de la fille de Connors, Angie. Alors que la tempête se prépare, annonçant la saison des pluies, celle-ci s'enfuie avec Mayaw, aborigène employé sur l'exploitation mais qui est aussi l'homme qu'elle aime …
Ames sensibles s'abstenir ! Mais bon, en regardant la couverture, vous êtes déjà prévenus du contenu et de sa violence, n'est-ce pas ? Et moi, c'est justement cette couverture peu avenante qui m'a bien attirée à la biblio et qui m'a permis de passer outre ma règle de ne lire qu'une série une fois que celle-ci est terminée. Apparemment, celle-ci s'annonce en deux tomes, ce qui me convient bien et s'il faut que je relise le premier tome quand le second sortira, ce ne sera pas un vrai problème ! Dans le cadre de cet album, la couverture n'est pas mensongère : ce que vous voyez là, c'est aussi ce que vous avez à l'intérieur … des dessins assez sombres (normal, la tempête se prépare alors on n'allait pas avoir un beau ciel bleu) et servent très bien le propos violent de l'histoire et qui mettent le lecteur dans l'ambiance. Connors et son âme damnée Bruce sont détestables au possible, racistes, méchants, égoïstes, intolérants et pendant cette lecture, je n'avais qu'une envie : qu'ils se fassent boulotter par un crocodile mais bon, cela aurait un peu bousillé l'histoire, qui est, comme vous devez vous en douter, un clash entre Angie et son petit ami aborigène et le père de la jeune femme et sa bande d'Australiens blancs bien infâmes. Après cette lecture, on n'a pas envie d'aller faire un tour à Perdition (sauf pour aller filer des baffes à certains !) mais on a méchamment envie de voir le tome 2 paraître rapidement pour savoir ce qui va arriver ! Je ronge donc mon frein car je n'ai pas trouvé d'infos sur une possible date (mais bon, je suis trop impatiente, ce tome-là vient juste de sortir !). Ah oui, un petit bémol purement technique : certains mots ou lieux sont pointés d'une astérisque pour préciser ce qu'il en est mais les équivalents de ces « notes de bas de page » ont très souvent disparu … ce n'est pas un problème pour la compréhension de l'histoire mais c'est un peu agaçant quand même !
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Edit du billet du 16 novembre 2010
Tome 2
Attention, ne pas lire le résumé si vous n'avez pas lu le tome 1 !
Bruce a retrouvé Angie, la fille de son patron, celle-ci ayant fui Darwin en compagnie de son petit ami aborigène. Angie est enceinte et Bruce, amoureux d'elle, n'a encore signalé à personne qu'il avait retrouvé le couple. Pour se débarrasser de l'enfant, Bruce confie la jeune femme encore évanouie suite à sa capture, à une vieille femme connaissant des méthodes peu orthodoxes mais efficaces en matière d'avortement. Mais Angie se réveille et ne se laisse pas faire …
Ah, voilà enfin le second et dernier tome de ce diptyque que j'attendais avec impatience ! Pour une fois, je me rappelais bien de l'histoire (il faut dire qu'elle marque quand même un peu !) et après quelques minutes de recadrage, je me suis vite immergée dans ce coin sauvage de l'Australie en compagnie de bon nombre de personnages peu recommandables. La couverture, dans la même veine que le premier tome, annonce là aussi la couleur : ce sera sombre, très sombre et si vous vivez au pays des Bisounours, mieux vaut éviter cette lecture mais si vous aimez les histoires plus réalistes, quitte à être violentes, vous allez forcément apprécier ! L'histoire reprend là où s'était arrêté le premier tome (et il se terminait sur un suspense !) et on va enfin apprendre ce qui va se passer pour Angie et son petit ami. Au passage, on apprend aussi quelques petites choses sur la culture aborigène, sur leur façon de percevoir le monde mais cela reste assez simplifié (mais peut-être suffisant pour avoir envie d'en savoir plus en effectuant des recherches plus poussées). Le dessin, avec parfois des cases traditionnelles et parfois des dessins pleine page, est vraiment superbe ! Il alterne avec les scènes lumineuses se déroulant plus au sud du pays et les scènes sombres de la région de Darwin, au nord, où la pluie fait rage et les inondations sont en passe de gagner du terrain, entrainant avec elle le danger et la mort. Mais comme le côté sauvage de l'Australie est bien mis en avant, aussi bien au travers des paysages que des personnages très « bruts de fonderie », la mort peut se cacher partout. Après un périple désespéré et une lutte acharnée contre l'intolérance de certains personnages, j'ai particulièrement aimé la fin sans concession qui ne cherche pas à caresser les lecteurs dans le sens du poil ! Je regrette un peu de n'avoir pas pu aller à dans la région de Brest fin novembre où un des auteurs étaient présents sur un salon du livre car j'aurais adoré avoir ces albums dédicacés chez moi !