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21 décembre 2022

Everything ---- Christopher Cantwell et I.N.J. Culbard

EverythingLe 10 octobre 1980 est un jour particulier pour la petite ville d’Holland dans le Michigan : c’est l’inauguration par Eberhard, le secrétaire général de la ville, du grand magasin Everything, qui va apporter à tous les résidents de la région toutes les choses dont ils rêvent et donc le bonheur le plus complet. Sous l’œil des caméras des chaines de télé locales, la foule se précipite avec joie dans les allées alors qu’une musique résonne dans toute la ville. Pour le jeune Remo, c’est l’occasion de changer de travail et d’être embaucher par le magasin pour effectuer la fermeture le soir. Pour Lori, qui travaille à la banque locale, cette ouverture ne change pas grand-chose à son mal-être lié à son état de santé. Mais dans le centre, les fenêtres du magasin de musique Sounds Good Stereo explosent soudainement au grand étonnement des rares clients et du propriétaire, qui va vouloir enquêter sur les raisons de cette destruction …

C’est un peu difficile de résumer cette histoire sans trop en révéler. Le début sert essentiellement à mettre en place les différents personnages qui vont jouer un rôle dans le récit et de planter le décor, avec cet énorme magasin qui semble avoir réponse à tous les besoins et envies de la population. Dès le départ, l’atmosphère m’a paru lourde et étrange : on ne sait pas où on voit et comment tous ces gens vont être relier entre eux bien qu’il soit facile de penser qu’Everything va être au centre de tout. L’impression première continue à s’amplifier au fil des pages, confirmant certains doutes : on sait que ce sera une lecture bizarre et que cela va mêler différents styles. Je ne savais pas de quel côté l’histoire allait pencher : horreur, fantastique, science-fiction … en tout cas, la référence à David Lynch en quatrième de couverture m’a paru juste car on est dans un monde qui ressemble au nôtre mais avec un léger décalage qui fait que tout parait bizarre et inquiétant. Le graphisme sert aussi magnifiquement cette atmosphère : il semble sobre, voire même naïf, avec un style ligne claire, des personnages typés (et typiques des années 1980 !) et des décors proprets et un peu froids, aseptisés et impersonnels dès qu’il s’agit du magasin. Les couleurs peuvent pourtant être assez foncées vu que un bon nombre de scènes se déroulent la nuit, avec des tons de bleus et de noir. Dans l’ensemble, la palette est variée mais on ne peut pas dire qu’elle soit pastel car les couleurs franches sont mises à l’honneur. J’étais un peu hésitante au début car ce n’est pas forcément un style graphique qui m’enthousiasme mais là, j’ai trouvé qu’il servait bien le récit. Les auteurs ne se contentent pas de faire monter le suspense et l’étrangeté : il en profite aussi pour dresser une critique, relativement légère, de la société de consommation, de la manipulation des masses, tout en accélérant dans l’action pour arriver à un final inattendu et qui nécessite un peu de réflexion, comme d’ailleurs, l’ensemble de cette lecture. En découvrant le monde d’Everything, je n’ai pas m’empêcher de penser à une certaine chaine de grands hypermarchés américains (dans laquelle on allait faire nos courses quand on vivait en Floride parce que c’était le plus grand et le plus facile d’accès). Je ne suis pas sûre que cet album soit à conseiller à tout le monde car la façon de traiter le sujet est particulière, lorgnant presque plus du côté de la métaphore que des faits, et il m’a paru nécessaire de prêter une attention soutenue lors de cette lecture, qui se révèle assez dense et tortueuse. Mais j’aime quand les auteurs me sortent de ma zone de confort et me font réfléchir !

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