A volonté : tu t'es vue quand tu manges ? ---- Mademoiselle Caroline et Mathou

Le poids a toujours été un sujet important dans la société mais plus particulièrement pour les femmes. La grossophobie est partout, dans le quotidien, à la télé, dans les magazines et même à l’intérieur des familles, et pour celles qui ont toujours eu des kilos en trop, c’est souvent source de stress, de culpabilité et de tristesse. Mademoiselle Caroline et Mathou, qui aiment les bonnes choses mais qui ont subi et subissent toujours le regard des autres partagent la vie des femmes que la société voudrait voir maigrir …

Compte tenu de mon poids, c’était un album qui allait forcément m’intéresser ! Et puis, j’aime beaucoup les dessins colorés, modernes et féminins de ces deux auteures-illustratrices, qui donnent une bouffée de fraicheur et de légèreté dans leur propos. En plus, elles parlent toujours de sujets que je définirai de vrais, de réels, ceux qui touchent tout un chacun, dans le quotidien, et elles les abordent avec un bon mélange d’intimité et d’universalité, de façon à ce que tout le monde (ou au moins la majorité des lecteurs-lectrices) puissent s’y reconnaitre et s’y retrouver. Ici, il est donc question de poids et du traitement par la société des personnes en surpoids (allant de quelques kilos à plusieurs dizaines de kilos). Pour qui n’est pas concerné par ces problèmes, cela peut être une découverte, et pour ceux qui sont le sujet de l’album, on s’y reconnait forcément et on a vécu plus ou moins les mêmes situations, à un moment ou à un autre. Et oui, ces kilos qui s’accumulent, ce n’est pas systématiquement un problème d’alimentation ni de volonté et cela ne définit en rien la qualité ou la compétence d’une personne, comme certains semblent le penser. C’est d’ailleurs un de problèmes majeurs des deux auteures : l’estime qu’elles ressentent envers elles-mêmes est bien écornée par toutes les réflexions qu’elles ont subi, ce qui n’est pas, par chance, mon cas. Mais je les comprends tout à fait dans leurs raisonnements, dans leurs petites adaptations du quotidien pour vivre avec ce poids en le dissimulant comme elles peuvent, et elles n’ont rien perdu de leur humour. Certaines scènes pourraient paraitre surréalistes (avec le docteur par exemple) mais cette impression ne concernera que les personnes n’ayant pas ces kilos excédentaires et qui donc n’auront jamais eu à subir ce genre d’attitude (qui ne se limite pas à la profession médicale mais pour le cas de cette dernière, il y a encore moins d’excuses concevables). J’espère que cet album pourra aider à faire prendre conscience à la société de la grossophobie ambiante et pourra changer les attitudes mais ce sera un long chemin à parcourir !

L'avis de Maeve.

Comments

[sheherazade2000]

oh je note, mon poids est toujours une source de préoccupation qui tourne à l'obsession certains jours